Jean de la Fontaine avait-il croisé la route de Jacques de Bourbougon avant d’écrire sa fable «La mouche du coche» ?
La question mérite d’être posée lorsque, quelques siècles plus tard, on observe l’actuel maire de Beaucaire. Laisser faire le travail aux autres, puis apparaître au dernier moment et s’approprier les lauriers de la victoire, telle est sa stratégie. Voici quelques exemples.
Agriculture
Les viticulteurs beaucairois travaillaient leurs vignes puis apportaient le fruit de leur dur labeur à la cave coopérative, lui déclare aujourd’hui :
J’ai fait vivre 200 familles !
A moins que ce ne soit l’inverse !
Décharge de Cante Perdrix
Les opposants se démenaient sur le terrain, engageaient des procédures au tribunal, obtenaient l’avis défavorable au projet lors de l’enquête publique, lui soutenait le projet en tant qu’adjoint de Jean-Marie André tout en prétendant s’y opposer quand il croisait un agriculteur.
Aujourd’hui il déclare sans vergogne qu’il a fait capoter ce projet grâce à ses mystérieuses relations en haut-lieu.
Poweo
Cette usine devait être implantée en zone industrielle. Face à la perspective de voir une ligne à très haute tension traverser la plaine, il proposa de la déplacer sur la Costière près du transformateur de Jonquières. Ensuite, face au tollé général il la vit à Aramon, puis retour en zone industrielle.
Les opposants mobilisaient, faisaient signer 50 000 personnes sur leur pétition, remplissaient 5 registres lors de l’enquête publique, manifestaient leur désaccord dans des dizaines de réunions, saisissaient les tribunaux…, lui préparait les élections municipales et, dans la dernière semaine de la campagne électorale, sentant le vent tourner, il se métamorphosa en opposant farouche.
Une fois élu, sous l’insistante pression du monde agricole, il dû retirer le projet.
Veolia
Dans le but d’obtenir une baisse importante du prix de l’eau, les élus de gauche au conseil municipal épluchent depuis quatre ans le contrat liant la commune à Veolia ainsi que les rapports annuels d’activité de cette entreprise.
Dans cette démarche, ils se heurtent à deux écueils : l’absence de certains documents et l’inertie des élus de la majorité quand il s’agit de demander des explications ou des documents à Veolia. Les élus de gauche ont quand même obtenu la réalisation d’un audit sur le contrat.
Cependant les élus de la majorité devraient, eux aussi, s’imprégner du dossier au lieu de se reposer sur les conclusions de l’auditeur, la confiance n’excluant pas le contrôle. Il n’en est rien.
Si grâce au travail acharné des élus de gauche la perspective d’obtenir une réduction du prix de l’eau se dessine, les élus de la majorité ne manqueront pas l’occasion de faire encore une fois la mouche du coche.