Les marchés sont des lieux de convivialité et facteurs de paix sociale. Pour fonctionner, ils doivent plaire à la population et aux touristes. Souvent principale source d’approvisionnement en produits frais du centre-ville, ils permettent aux personnes peu mobiles de mieux vivre en ville.
Les réorganiser peut aider à vitaliser l’activité économique en centre-ville en apportant aux commerçants sédentaires un flux de clientèle qui sans eux ne serait pas venu.
Le Maire de Beaucaire, entièrement responsable de la gestion du domaine public et des surfaces commerciales du marché, a tous pouvoirs pour mettre en place les conditions de la réussite… ou de l’échec !
Encore faut-il, avant de tout chambouler, analyser finement l’existant et consulter les intéressés pour créer un projet commun entre la ville, les commerçants sédentaires et les forains.
Après c’est trop tard et une pseudo enquête de satisfaction, quand on connaît la devise FN local : « si tu n’es pas content tu n’as qu’à partir », ne peut que donner des résultats à faire pâlir de jalousie un dictateur.
Témoins de plusieurs départs « volontaires », on comprend bien que les autres commerçants deviennent prudents quand on leur demande leur avis sur la nouvelle organisation et se gardent bien de dévoiler au maire leurs sentiments réels. En ‘off’, les langues se délient et racontent les stands déplacés ou raccourcis arbitrairement, le manque complet de concertation et l’impossibilité de discuter des problèmes… Les clients expliquent les odeurs de poisson ou de poulet rôti qui imprègnent les textiles, les difficultés pour comparer les prix…
On pourrait éventuellement mettre ces plaintes des clients et des commerçants sur le dos de la résistance au changement, mais devant l’absence de préparation (diagnostic économique, commercial et fonctionnel, concertation), on peut craindre que cette réorganisation qui vise à mettre en place un mythique Marché Provençal passe complètement à côté du contexte socio-économique de Beaucaire et n’aboutisse à un fiasco.
La Mairie tâtonne encore et parle d’ajustements à faire. Peut-on encore parler d’ajustements quand il s’agit de supprimer des étals de fruits et légumes ou des stands de vêtements pour les remplacer par de l’artisanat, des articles de mode ou des produits du terroir ?
En cas d’échec, parions que les « professionnels » de la communication qui tiennent la mairie et affichent un amateurisme patent quand il s’agit de conduire les projets communaux sauront une fois de plus trouver les boucs émissaires !