Quo non ascendam
Aux rames citoyens !
Notre petit maire-champion, pas encore olympique, dans les catégories « récup » et «agit-prop », va pérorer : une base fluviale va être construite dans notre ville pour accueillir l’entraînement des rameurs des J-O 2024.
Quel signal fort et paradoxal, dans une municipalité qui tempête au sujet des milliers de rameurs qui traversent la Méditerranée au prix de souffrances terribles et de très nombreux morts.
On préfère les rameurs olympiques sans doute car on suppose qu’ils amèneront du fric. Peut-être, en effet, M. Sanchez pourra-t-il se targuer des retombées de quelques miettes sur la ville et ses commerçants. Mais cela n’est pas si sûr quand on voit le peu de bénéfices financiers que retire la ville lors des Rencontres équestres de juillet. Il est vrai qu’on peut se contenter du spectacle et de la publicité et, comme le dit le chanteur Alain Souchon, « Rêver c’est déjà ça ».
Sans parler de rentabilité, si on considère le coût de l’opération, Beaucaire dépensera 3,5 millions d’euros de la ville auxquels s’ajouteront 2 millions de la région et 1,5 million de l’Etat.
Le choix budgétaire de la ville pose question.
En effet, cet argent aurait pu servir à la construction de l’école qui manque à Beaucaire, toutes les écoles existantes étant surchargées. A noter qu’alors que le nombre d’habitants ne cesse d’augmenter, qu’on construit sans cesse de nouveaux logements, aucune école n’a été créée à Beaucaire depuis 1975 !
On aurait pu aussi trouver le budget pour la remise en état de certaines des écoles de la ville, qui sont dans un état inquiétant. Mais il paraît que l’argent manque pour cela !
Mécompte de Noël
C’est un berger qui faisait paître ses moutons près du fleuve qui les a vus le premier.
Ils longeaient le fleuve, l’air épuisés et pitoyables.
Un homme et une femme. Arrivés par bateau ? Ont-ils débarqué du côté des Saintes et suivi le petit bras du fleuve ? D’où viennent-ils ? De très loin, assurément. De l’autre côté de la mer, c’est sûr, car ils ont la peau hâlée des gens de là-bas.
Ils parlent une langue étrange mais, avec du temps et de l’attention, on arrive à saisir qu’ils ont fui une contrée gouvernée par un roi terrible nommé HèRèNode. Ce roi utilise des quasi-voyous, appelés des « dentitaires » car ils montrent les crocs quand on veut se plaindre ou seulement parler.
Aux abords de notre ville, un paysan, comprenant l’état d’épuisement et de détresse de la jeune femme, lui a suggéré d’aller demander un abri convenable pour mettre bas son petit, pensant naïvement qu’elle serait bien reçue.
Mauvais conseil car, dans notre ville, il leur est fait un très méchant accueil. Comme s’ils allaient prendre la nourriture et la place des habitants. Les plus hargneux de ces gens se sont même vantés de pourchasser ces maudits voyageurs jusqu’au-delà des limites du pays.
Alors, le même berger les a vus longer à nouveau le fleuve vers le sud. La femme avait le cœur aussi gros que le ventre et les yeux remplis de larmes…
Et puis le silence… Le silence de la mer, la mer qui servira de maternité au bébé de cette pauvre jeune femme. Nouveau-né, nouveau-noyé.
La mer encore qui servira de tombeau à toutes les espérances humaines.
Les coupures d’électricité non ciblées, ce sont les inégalités aggravées
Le gouvernement prévoit de possibles coupures d’électricité cet hiver. Dans de nombreux d’articles de presse du jour, vous lirez que ces coupures pourraient concerner jusqu’à 60% de la population. Vous y lirez aussi qu’il pourrait être « déconseillé de monter dans un ascenseur ou de prendre sa voiture en cas de coupure en soirée ». « Ascenseur et feux de circulation pourraient ne pas fonctionner ». « Pour éviter que des trains ne soient bloqués deux heures au milieu d’une voie », la SNCF pourrait supprimer des trains, car le système de signalisation, relié au réseau général, pourrait être coupé.
Mieux. Des écoles pourraient être fermées le matin. Et vous n’avez pas la garantie à ce stade que les numéros d’urgence seront accessibles partout et tout le temps. Rassurez-vous néanmoins puisque les hôpitaux, prisons, casernes de pompiers, gendarmeries, commissariats et voisins immédiats de ces édifices resteront alimentés : vous ne pourrez peut-être pas appeler les secours, mais vous pourrez courir aux urgences. On nous promet que les coupures pourraient avoir lieu entre 8 heures et 13 heures et entre 18 heures et 20 heures mais qu’elles ne dureront pas plus de deux heures consécutives et qu’« une même zone ne sera pas délestée deux fois de suite ».
Hors infrastructures vitales et de sécurité, il semble donc n’y avoir aucune réflexion sur l’utilité sociale, économique et écologique des activités qui pourraient ne plus être alimentées.
J’ai hâte. Oui, j’ai hâte de voir comment seront justifiées l’annulation de trains et la fermeture d’écoles pendant que les remontées mécaniques de Megève ou Courchevel continueront à fonctionner.
Hâte de voir comment allons-nous accepter de ne pas avoir de courant pour réchauffer la soupe à 19 ou 20 heures pendant que des panneaux publicitaires lumineux continueront à fonctionner dans les gares et nos centre-villes.
Hâte de voir la piscine en plein air chauffée à 28°C du Lagardère Paris Racing dans le 16ème à Paris (quartiers riches) continuer à distraire ses membres sélectionnés quand les ascenseurs des tours des quartiers populaires d’Aubervilliers, Bobigny, Clichy-sous-Bois, Grigny seront arrêtés.
Hâte aussi de voir l’aéroport de Roissy-CDG continuer à fonctionner quand la Ligne 13 du métro à Paris sera mise à l’arrêt.
Hâte enfin de voir comment sera justifiée l’absence de courant en début de soirée dans une petite ville pendant que le stade de foot, le gymnase et le cours de tennis de la ville d’à-côté pourront continuer à éclairer des mecs tapant dans un ballon ou une balle. (précision : taper dans un ballon, c’est cool).
J’ai hâte, oui. Vraiment hâte, tellement je n’en reviens pas. Tellement tout cela me met en colère. Pour trois raisons au moins :
1) Ce possible rationnement imposé de l’accès à l’électricité que nous allons devoir supporter ne vient pas de nulle part. Il serait trop facile d’en reporter la seule responsabilité sur Vladimir Poutine et sa guerre en Ukraine. Que l’on soit clair : Poutine est un criminel et cela fait des années que nous le savons. Mais ce rationnement imposé à des populations qui ne sont pas préparées est directement le résultat de l’incurie de gouvernements actuels et passés qui ont été incapables de mettre en œuvre une politique de transition énergétique qui aurait réduit nos besoins et nous aurait affranchi de nos dépendances fossiles et géopolitiques.
On ne le rappellera jamais assez : si les objectifs du Grenelle de l’Environnement (2008) en matière d’isolation des bâtiments avaient été tenus, nous économiserions l’équivalent du gaz que nous importions de Russie avant le début de la guerre en Ukraine. Quand on constate que le gouvernement vient de rejeter les propositions visant à augmenter les crédits dévolus à la rénovation énergétique des bâtiments, avec pour conséquence le fait qu’on va moins isoler de logements en 2023 qu’en 2022, on comprend qu’aucune leçon n’en a été manifestement tirée.
2) Puisque ces mesures de rationnement imposé semblent inéluctables, leur mise en œuvre devrait s’appuyer sur un débat public démocratique de qualité pour savoir où, quand et comment les appliquer. A la place, nous avons l’alliance d’une technocratie d’État et d’un gouvernement enfermé dans sa tour d’ivoire en charge de prendre des décisions qui ont des répercussions sur l’ensemble d’entre nous et pour lesquels ils n’ont reçu aucun mandat. Quelle légitimité auront ces décisions ?
3) Ce plan de rationnement de l’électricité vient après un plan de sobriété fondé sur des engagements volontaires et des incitations non contraignantes, qui faisait l’impasse sur l’essentiel : stopper les productions superflues ; réduire les inégalités ; financer les services publics (transports…) et isoler les logements. Nous l’avions résumé ainsi : 1) La sobriété sans égalité, c’est l’austérité pour les plus pauvres ; 2) La sobriété sans interdiction des activités nocives, c’est une politique de classe qui s’affirme ; 3) La sobriété sans services publics, c’est l’austérité pour la majorité ; 4) La sobriété sans isolation généralisée, c’est la précarité énergétique prolongée.
Impréparation. Incurie. Éloignement. Illégitimité. Contradictions et impasses multiples : n’avons-nous pas déjà vu ce film ? En est-on réduit à espérer que l’hiver ne soit pas trop froid ?
Maxime Combes, économiste et auteur de Sortons de l’âge des fossiles ! Manifeste pour la transition (Seuil, 2015) et co-auteur de « Un pognon de dingue mais pour qui ? L’argent magique de la pandémie » (Seuil, 2022).
Les coupures d’électricité non ciblées, ce sont les inégalités aggravées © @MaximCombes
Qu’est ce que la Laïcité ?
Un drôle d’oiseau
Quel avenir pour nos EHPAD ?
France bleu le 06/11
Bonjour,
Dans le 7h00, à propos de la nomination à la vice-présidence du RN de M. Sanchez, vous ne donnez la parole qu’à des Beaucairois qui semblent satisfaits. Vous mentionnez que Julien Sanchez a été quasiment plébiscité en 2020 avec 60% lors des municipales.
Il suffirait pourtant de reprendre les résultats en voix et de faire un petit calcul de niveau CM2 pour réaliser que le RN, depuis 2014, ne reçoit que 3000 suffrages (à 200 ou 300 près) sur environ onze mille électeurs inscrits : depuis vingt ans, le FN à Beaucaire tourne autour des 30% des inscrits.
En 2020 c’est l’abstention record, à cause du COVID, qui a permis l’élection au premier tour et, s’il y avait eu un second tour, il est presque certain que le RN ne l’aurait pas emporté.
Essayez d’avoir plus de rigueur dans vos « micro-trottoirs » car je crains fort que le bleu de France Bleu ne tourne au Bleu-Marine !
Rappelons aussi que M. Sanchez salarie ou a salarié des identitaires comme chef de cabinet : Holly Harvey-Turchet, Damien Rieu et Sterligov et a côtoyé un nouveau mis en examen, le Cardinal Pastis pour un apéro partagé et allongé à l’eau bénite.
Salutations plutôt inquiètes d’un Beaucairois.
Quel avenir pour nos EHPAD ?
Au cours des derniers mois, l’opinion publique a été alertée à de multiples reprises par les dysfonctionnements (le mot est faible) constatés dans de nombreux Etablissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes, en particulier ceux aux mains de grands groupes privés plus soucieux du profit que du bien-être des résident.e.s.
On ne peut donc que se réjouir de la décision prise par les Hôpitaux des Portes de Camargue d’adopter, en 2017, un Schéma Directeur Immobilier visant la rénovation des établissements sous sa tutelle. Parmi ceux-ci, trois EHPAD : « Clerc de Molière » à Tarascon (où s’achèvent les travaux), « l’Oustau » et « Gaston Doumergue » à Beaucaire où, entre autres, devaient être supprimées les chambres doubles. En définitive, décision a été prise par le Conseil de Surveillance (présidé par Lucien Limousin, maire de Tarascon), en lien avec l’ARS Occitanie, le Conseil Départemental du Gard et la municipalité de Beaucaire (dont le maire est également membre du Conseil de surveillance) de regrouper les 2 établissements de notre ville sur un seul site, dans une construction nouvelle.
Un projet réjouissant, MAIS…….
La première objection porte sur la capacité envisagée : 102 lits. Or « L’Oustau », à lui seul, peut accueillir une centaine de résident.e.s, et « Gaston Doumergue » une cinquantaine. Autrement dit, alors que les demandes et besoins sont en croissance continue, les possibilités d’accueil seraient réduites.
Par ailleurs, et surtout, c’est le site envisagé qui pose problème : le choix s’oriente vers un terrain de plus de 8000m2, à l’intersection des avenues de La Moulinelle et de la Croix Blanche, au cœur de la ZUP, entre « Les Cades » et « Les Etoiles ». Un bâtiment de 2 étages s’élèverait non pas sur une friche mais en lieu et place d’un espace vert précieux et irremplaçable, un poumon au milieu du goudron et du béton, longé par l’ancien canal d’irrigation de Remoulins à la Plaine : « le petit bois », une pinède où se retrouvent personnes âgées et enfants, un lieu de convivialité, de palabres et de jeux. Sous les ombrages aussi, deux bornes milliaires de l’antique Via Domitia qui témoignent du riche passé de notre cité. Et, en contrebas, une zone enherbée qui pourrait être aménagée, plantée, pour enrichir ce lieu unique. Unique, ou presque, puisque l’autre espace naturel indispensable à la respiration des habitants de la ZUP, « Les Jardins d’Ugernum », aménagé voici plus de 40 ans par la municipalité Boyer au coeur des HLM, à proximité du Centre Commercial de La Moulinelle, a été négligé, sinon abandonné, par les différentes municipalités de Droite ou plus extrêmes qui se sont succédées depuis.
Un temps avaient couru des rumeurs selon lesquelles des terrains délaissés par la SNCF auraient pu être utilisés, route de St Gilles, non loin de l’emplacement désormais envisagé. Enfin, il n’est nulle part fait mention dans les documents consultés du devenir des deux sites actuels.
Mais, alors que les personnels des établissements commencent à être informés du projet et devraient être consultés d’ici la fin de l’année, la population, elle, est soigneusement tenue à l’écart. Pourtant, Julien Sanchez siège au Conseil de Surveillance en qualité de maire de Beaucaire et se montre d’ordinaire beaucoup plus bavard et démonstratif lorsqu’il se présente en porteur de projets pour la Ville ! Pourtant, Madame Mondet et Monsieur Fuster, conseillers départementaux de ce canton et, incidemment, de la même coloration politique que le maire, siègent tous deux dans une assemblée qui est associée au projet ! Mais, à l’exception notable des inaugurations diverses et variées et des séances photos qui les accompagnent, le duo cantonal a habitué les habitants à son absence totale d’implication dans les projets locaux et à la plus stricte discrétion s’agissant de l’information et de la concertation !
Il est pourtant urgent que la population, en particulier celle de la ZUP, soit informée et consultée sur les tenants et aboutissants de ce projet, en termes de santé publique, de capacités d’accueil, de bien-être des personnes âgées dépendantes, de choix du ou des site(s) et des retombées environnementales.
Réagir Pour Beaucaire y travaillera, avec ses moyens !
Beaucaire, n’oublions pas le 19 mars 1962
Cette date marque la fin d’un long drame colonial, commencé 190 ans plus tôt par la conquête de l’Algérie en causant la mort de plusieurs centaines de milliers d’Algériens. Cette sinistre aventure va aboutir à une guerre où se mêleront le sang et les larmes des futurs citoyens d’Algérie et ceux des Français tant Pieds-noirs que Métropolitains.
Même si tout n’a pas été résolu le 19 mars 62 entre les deux pays, il s’agit d’une date symbolique marquant la fin des combats armés et c’est pour cela qu’elle a été choisie officiellement par la République française pour être la « journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. »
Réagir Pour Beaucaire, et de nombreuses autres associations, ne veulent pas voir disparaître le souvenir de ce terrible conflit et de ces victimes, qu’elles soient d’un bord de la Méditerranée ou de l’autre.
C’est pour ces raisons qu’elles condamnent la scandaleuse décision de la municipalité de Beaucaire de supprimer le nom d’une rue de la ville rappelant cette date du 19 mars 1962.
Chaque année, pour ne pas laisser le maire Julien Sanchez falsifier l’histoire, ces associations se réunissent dans l’ancienne rue du 19 mars, pour, symboliquement, redonner à cette rue son nom initial.
En cette année 2022, exactement 60 ans après la fin de la guerre en Algérie, et particulièrement au moment où des discours révisionnistes circulent de façon insistante, il est encore plus important de marquer notre attachement aux valeurs de l’Histoire.
Une famille de migrants en grand danger à Beaucaire
En effet, deux migrants palestiniens, un homme et sa femme enceinte, qui fuyaient la répression au Proche-Orient, sont arrivés en décembre 2021 à Beaucaire et M. le maire les a logés, dans une cour en plein vent, sous un escalier, dans des conditions déplorables, et, surtout, en toute illégalité !
Depuis, leur enfant est né et, malgré la venue d’un archange aux ailes tricolores, leur situation ne s’est pas améliorée.
Pourtant, la ville dispose de deux églises, prêtes à les recevoir. Et M. le maire aurait pu les faire héberger, de façon légale et moins indigne, chez des particuliers, des gens très attachés aux traditions, et l’hospitalité en est une.
Rappelons que RPB a, dès le début de l’affaire, contacté Madame la Préfète : celle-ci n’a toujours pas répondu.
Ce seront encore les Beaucairois qui vont devoir payer les amendes pour hébergement illicite !