La station d’épuration – Episode III
La station d’épuration traite les eaux usées domestiques des secteurs de Beaucaire situés en assainissement collectif ainsi que les eaux industrielles ne disposant pas de leur propre unité de traitement. Ce service est facturé aux particuliers avec l’intitulée « part collecte et traitement des eaux usées » sur le m3 d’eau potable consommé. Les eaux usées domestiques ont des caractéristiques chimiques et biologiques relativement constantes adaptées aux dispositifs de traitement basés principalement sur la consommation de la pollution par des micro-organismes. C’est ce que l’on appelle le traitement biologique. Les eaux usées industrielles ont en revanches des caractéristiques très spécifiques que la Mairie doit vérifier avant de les accepter dans son système d’assainissement. Il ne faut pas que les eaux soient trop agressives sous peine de corroder le réseau. Il ne faut pas que leur composition soit toxique pour ne pas tuer les micro-organismes et il ne faut pas non plus que le volume rejeté dépasse la capacité d’évacuation des canalisations ni celle de traitement de la station. La durée de vie d’une station est normalement d’environ trente ans. Il convient donc, lorsque qu’une commune souhaite construire sa station d’épuration, ce qui est une obligation réglementaire, d’avoir une vision exhaustive des pollutions produites sur la commune. C’est à dire d’une part le nombre d’habitants raccordés ou raccordables au réseau d’assainissement et d’autre part des industries souhaitant se raccorder. Compte-tenu de la durée de vie de la station il est aussi indispensable d’avoir une idée la plus précise possible de l’évolution potentielle de la commune notamment en terme de population. La première station de Beaucaire a été construite en 1987. Une extension a été construite en 1991 afin d’en doubler la capacité. La nouvelle station actuellement en construction, dont le montant de travaux est de 7,4 millions d’euros, va augmenter la capacité de 50%. Ainsi en 22 ans, les beaucairois auront donc connu 3 phases de travaux et une multiplication de la capacité de traitement par 3,5. L’absence de vision prospective de l’ancienne municipalité est donc patente et n’est pas sans conséquence à la fois sur les impôts locaux et sur le prix de la « part assainissement » qui a plus que doublé en 15 ans. La force soit avec vous…
De l’eau dans la plaine !
Le dernier bulletin municipal nous apprend que l’alimentation en eau potable de la plaine est prévue pour 2012 car il s’agit d’une obligation de la loi sur l’Eau afin de permettre le « tourisme au Mas », à ne pas confondre avec le tourisme de masse… En fait cet argumentaire volontairement approximatif mérite d’être rectifié. L’exigence de la loi n’est en effet pas d’obliger les propriétaires de gîtes ou de chambres d’hôte à être raccordés à un réseau d’alimentation en eau potable mais seulement de pouvoir fournir au public une eau conforme aux normes en vigueurs en terme de potabilité. Les Mas de la plaine sont alimentés par des forages privés. Il leur suffirait donc de s’équiper d’une micro-unité de traitement en sortie de forage pour répondre aux exigences de la loi. Il n’y a donc aucune obligation légale pour la commune. En fait pour satisfaire les promesses électorales tenues auprès de quelques centaines d’habitants de la plaine, il devrait en coûter de l’ordre de 20 millions d’euros ce qui n’est rien moins que le prix de trois ou quatre écoles maternelles ou primaires. Il se pourrait bien que la « part eau potable » du prix de l’eau double ou triple pour financer cet investissement qui ne bénéficiera d’aucune subvention publique. Cette opération affectera par ailleurs le budget de fonctionnement du service de l’eau puisqu’il faudra plus d’électricité pour l’acheminer sur une telle distance. Par ailleurs on peut légitimement s’interroger sur la capacité de Véolia (anciennement Générale des Eaux) à entretenir un réseau dont la longueur aura probablement plus que doublé alors que le taux de fuite du réseau actuel est d’ores et déjà de 55%. Enfin personne n’est dupe concernant l’objectif à peine dissimulé d’ouverture à l’urbanisation que permettra la desserte en eau potable de la plaine agricole. L’appétit des promoteurs immobiliers bénéficiera alors aux quelques propriétaires dont les terres seront devenues constructibles, ceci grâce à l’argent du contribuable. Merci donc Monsieur le Maire pour cette nouvelle leçon de démocratie locale où l’intérêt général est une fois de plus sacrifié au nom du profit de quelques un.
Agenda
28 mai à 20h30 : projection-débat du film « Nos enfants nous accuserons » en présence du Maire de Barjac au cinéma le REX de Tarascon (PAF 5€)
13 juillet : fête des libertés au pré organisée par Réagir Pour Beaucaire.
RPB soutient le prolongement de la voie verte
L’association Voie Verte a lancé en novembre dernier une pétition qui a recueilli plus de 1600 signatures pour que la voie verte qui s’arrête aujourd’hui brutalement après la passerelle au-dessus de la route de Comps se prolonge jusqu’au Pont du Gard. Qu’il s’agisse des touristes, des scolaires ou des familles la demande existent pour disposer d’une voie sécurisée permettant la pratique du vélo en sécurité, à des fins de découverte de l’environnement proche ou des fins sportives et de santé. Nous attendons avec impatience la confirmation de l’engagement à court terme du Conseil Général dans ce projet et souhaitons une mobilisation renforcée de la commune de Beaucaire dans sa promotion.
Votre humble serviteur – Francis FOUSSARD