Ter répétita
C’est reparti pour un tour de piste à 100 000 €. Après avoir déclaré que cette fois-ci ils avaient compris, ils seraient raisonnables, les élus de la majorité ont changé d’avis. Cette attitude vertueuse n’aura duré que quelques mois, place au gaspi.
Les corridas de l’été 2011 ne devaient coûter « que » 30 000 € aux Beaucairois, elles coûteront bien plus cher, à minima 150 000 € moins les entrées et la vente des carcasses d’animaux, soit, en étant optimiste, 100 000 € à la charge des contribuables.
Organiser une seule corrida ou une bonne novillada aurait été plus adapté à la situation financière de la ville et à son statut dans le mundillo, les aficionados locaux ne manquant pas d’occasions d’assouvir leur passion dans les arènes prestigieuses de Nîmes, Arles ou Béziers.
En estimant à 500 le nombre d’aficionados beaucairois, le coût pour ces deux corridas programmées est de 100 000€ : 500 = 200€/aficionado.
Ce chiffre est à mettre en perspective avec la subvention accordée par la mairie au stade beaucairois 30, soit 88 000 €. Avec cette somme et l’aide de quelques sponsors, les dirigeants du stade prennent en charge 400 licenciés et leurs éducateurs pendant toute une année.
Communauté de commune Beaucaire Terre d’Argence ou armée mexicaine en déroute ?
Plusieurs délibérations votées en conseil municipal ont élargi les compétences de la CCBTA : éclairage public, Château de Beaucaire, assainissement non collectif, Fisac, collecte des déchets,… Certaines de ces décisions peuvent se justifier par les économies d’échelle réalisées.
Mais qu’en est-il de l’efficacité d’une telle structure et de sa réactivité face aux demandes des citoyens ?
Les deux exemples qui suivent permettent de répondre en partie à cette question :
- le 14 décembre 2010, au cours de la réunion de quartier, initiée par l’ARCA, des habitants du centre-ville ont souligné l’absence d’éclairage à la tombée de la nuit rue de la République. Demande transmise par Mme Bourgues à la CCBTA qui n’a pas réagi. Nouvelle réclamation auprès de Mme Bourgues à l’issue du conseil municipal le 19 janvier dernier, sans effet.
- le 25 janvier, M. Bourbousson appelait, en présence de deux élus de l’opposition de gauche, un responsable de la CCBTA afin de lui demander de laver quotidiennement la Montée du château, vespasienne pour certains locaux et venelle « accessoirement » empruntée par les touristes dès les premières vacances de février. On aurait pu croire que l’autorité naturelle et l’exemplarité de notre maire auraient suffi. On aurait pu le croire, mais à ce jour rien n’a été fait.
Pour compléter le tableau, deux membres de RPB se sont rendus au siège de la CCBTA jeudi 24 février afin de consulter les documents administratifs relatifs au marché du SPANC (assainissement non collectif) attribué à Veolia. Pas de chance, aucun cadre présent ce jour-là pour les renseigner : certains étant en vacances, d’autres en arrêt maladie, personne pour assurer la continuité du service.
Quand le chat n’est pas là, les souris dansent…
Stupeur et tremblements
Le 8 février dernier, le projet de loi « inique » d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI) a été approuvé définitivement par le Sénat et l’Assemblée Nationale. Sans surprise, ce texte entérine des transferts de compétences massifs aux communes, alors qu’elles étaient jusque-là assumées par la Police nationale. Ainsi, pour ne citer que cet exemple, les directeurs de services de Police municipale pourront conduire des enquêtes du « quotidien » ce qui leur permettra de constater les crimes et les délits, de recueillir des renseignements sur l’auteur des infractions, voire de procéder à des perquisitions. La stratégie est évidente et est illustrée parfaitement avec le cas de Beaucaire : déploiement de la vidéosurveillance avec l’aide de l’Etat, recrutement dans la Police municipale, démantèlement de la Police nationale avec la fusion des commissariats de Beaucaire et de Tarascon. Avec cette politique, la droite locale et nationale remet donc une nouvelle fois en cause l’égalité d’accès à un droit fondamental, à savoir, ici, celui à la sûreté. Ainsi, selon que vous vivrez dans une commune riche ou pauvre, la qualité des missions rendues par la Police municipale ne sera pas la même. Depuis la suppression par la droite de la police de proximité, les missions de la Police nationale n’étaient déjà plus remplies de façon satisfaisante. Qu’en sera-t-il demain à Beaucaire : le pire est à craindre. Ceci d’autant plus que la LOPPSI va permettre de déléguer le visionnage des images de la vidéosurveillance à des opérateurs privés. On voit poindre ici le troisième étage de la fusée gouvernementale, après le désengagement de l’Etat, le transfert aux communes, voici la privatisation. Alors M. le Maire peut bien nous réciter en conseil municipal une lettre sans faute de français, qu’il a envoyée aux préfets des départements du Gard et des Bouches du Rhône où il exprime son opposition à la fusion des commissariats. Tout ceci n’est qu’imposture. A quand une mobilisation massive des Beaucairois au nom du respect de leur dignité de citoyen ?
Les enfoirés sont à Beaucaire
Lundi 7 février 2011 l’antenne beaucairoise des restos du cœur était inaugurée en présence de M. le préfet du Gard.
Ambiance :
Parmi les soixante participants, une trentaine de bénévoles, féminines pour la plupart, les « autorités locales et départementales », masculines exclusivement, et la présence insolite des représentants du parti radical décidément de plus en plus présents sur Beaucaire et dont on se demande ce qu’ils font là, au resto du cœur.
Après la traversée rapide des réserves alimentaires (produits premier prix) de l’association, lait, pâtes, conserves, pommes de terres, pommes,… exposées sur des étagères, l’assemblée se dirige vers la salle de restaurant du foyer où un copieux buffet servi par un traiteur l’attend.
Avant les agapes, quelques-uns de ces messieurs costumés et cravatés ont discouru, faisant l’éloge de la fraternité, soulignant que manger c’est le premier des droits de l’homme, vantant les mérites de Coluche, énumérant les chiffres de la misère (1 milliard de repas servis, 8 millions de Français sous le seuil de pauvreté, 52 % des Beaucairois non soumis à l’impôt sur le revenu, 170 foyers déjà inscrits sur Beaucaire, 400 attendus…). Aucun ne s’est indigné des chiffres publiés le jour-même : ceux de l’industrie du luxe qui ne s’est jamais aussi bien porté, LVMH + 73% de chiffre d’affaires en 2010, Hermès + 13%. Etait-ce indécent ?
Sans aucun doute non, en revanche, comme l’a souligné un participant anonyme, qui a quitté la salle sitôt les discours terminés, il était indécent d’organiser un buffet à l’issue de cette inauguration.
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