Début octobre 2012, les «sages» du Conseil constitutionnel ont versé une petite goutte d’huile dans la machine rouillée qui sert à tracasser la vie des gens du voyage. En effet, ils ont supprimé le carnet de circulation qui obligeait, tous les 3 mois, les nomades à se faire contrôler auprès des autorités. La durée de 3 années de rattachement auprès d’une commune pour pouvoir être inscrit sur les listes électorales a également été abrogée.
Remarquons que cette décision ne vient pas du gouvernement, et encore moins du Sinistre de l’intérieur : «C’est pas nous, ce sont les Sages» pourra dire le gouvernement aux électeurs de droite, toujours aussi bichonnés. Et en même temps, toujours ménageant ces électeurs, Manuel Valls démantèle à tout va les camps : il ressemble de plus en plus à Clemenceau envoyant la troupe contre les ouvriers ou les mineurs en grève. Bref, une mesurette qui ne coûte pas cher.
Mais, en ce qui concerne l’égalité des citoyens, le progrès est insignifiant.
Les livrets de circulation restent obligatoires et sont toujours sous la forme contraignante de la loi de janvier 1969. La limitation des gens du voyage à 3 % de la population d’une commune est encore en vigueur. Imaginons la même règle pour les communautés néerlandaises ou britanniques dans certains villages d’Ardèche ou de Dordogne ?! Ou bien pour les milliardaires dans certaines villes de la Côte d’Azur ou des Hauts-de-Seine ?! (ou bien pour les cons sur tout le territoire mais là, il y en a trop pour la reconduite aux frontières…). Rien n’a été fait non plus pour développer une scolarisation adaptée pour les 2 à 3000 enfants non scolarisés. Trop cher ? On a bien réussi, pour une poignée d’élèves habitant les petites îles de la côte bretonne, à envoyer régulièrement des enseignants par bateau, et parfois en hélicoptère, sans se poser la question du coût.
Le principe des aires aménagées est également une solution intéressante mais beaucoup de maires (et parmi eux celui de Beaucaire) refusent d’appliquer cette loi (Loi Besson) : bonjour la Fraternité.
Sur notre globe, et dans tous les pays, avec de la bonne volonté, chaque mode de vie devrait pouvoir coexister.