Fermeture programmée du commissariat à Beaucaire

Réagir pour Beaucaire : communiqué de presse, novembre 2010

Le Midi Libre a appris cette semaine aux Beaucairois le projet d’ores et déjà abouti de fusion des commissariats de Beaucaire et Tarascon. Ce projet se traduira par la fermeture du commissariat de Beaucaire et sera accompagné, on s’en doutait, d’une réduction des effectifs globaux qui devraient passer de 110 à 80. Nous avions déjà évoqué le sujet dans notre lettre d’information du mois d’octobre parue sur notre site internet. Nous n’avons pas manqué d’écrire officiellement au Maire afin que le sujet soit inscrit à l’ordre du jour du dernier conseil municipal. Le sujet n’a pas été évoqué au motif que M. le Maire n’était pas « prêt ». Prêt à quoi ? Une fois de plus à justifier l’injustifiable ? Que dire en effet d’un maire qui accepte sans broncher la politique de désengagement de l’Etat de ses amis politiques du gouvernement quand dans le même temps il augmente les effectifs de la police municipale et le nombre de caméras de vidéo-surveillance et ce aux frais des seuls contribuables beaucairois qui voient leur note d’impôts locaux augmenter ? Nous revendiquons, depuis la création de RPB, le redéploiement d’une véritable police de proximité circulant à pied, notamment dans le centre-ville. Nous sommes en effet convaincus qu’il s’agit-là d’un outil primordial pour la prévention de la délinquance grâce au lien humain qu’elle permet de maintenir entre les symboles de la justice républicaine et les habitants. Ceci contrairement à la vidéo-surveillance qui n’est qu’un moyen technique de dissuasion. Il est inutile ici d’entrer dans le détail des conséquences déplorables qu’aura ce projet en matière de délinquance dans une ville pourtant déjà considérée comme « sensible ». Il semble bien qu’une fois de plus, les connexions ministérielles dont se targue M. BOURBOUSSON soient plus utiles pour satisfaire ses ambitions de candidat à la députation que pour défendre l’accès aux services publics des Beaucairois. A l’instar des services publics de La Poste ou de l’eau potable, RPB appelle à la mobilisation.

Lettre au Maire : Sécurité et prévention de la délinquance

Cette article reproduit la lettre adressée à M. Bourbousson par RPB afin d’être informé sur les axes de la politique de sécurité et de prévention de la délinquance initiée par la majorité municipale.

Monsieur le Maire,

Votre programme de campagne électorale proposait « d’instaurer et développer le travail en réseau avec les différents partenaires et unités spécialisées responsables des missions de sécurité : Police nationale, Police municipale, Gendarmerie et Douanes ».

Nous avions relevé à l’époque la pertinence de cette proposition, même si selon nous ce travail en réseau devait aussi inclure les travailleurs sociaux et les établissements scolaires. Education, prévention et répression étant, toujours selon nous, des outils indispensables et complémentaires au service d’une seule et même politique.

Votre proposition nous est apparue pertinente, car nous sommes nous-mêmes convaincus que le décloisonnement des services et le travail partenarial sont une des clés de la réussite face à des problématiques aussi complexes que celle de la prévention de la délinquance et de la sécurité.

Aussi il nous serait agréable d’être informés sur les avancées de la municipalité en matière de travail en réseau depuis les élections de 2008. Plus précisément, pourriez-vous nous dire quelles sont les actions menées conjointement par la Police nationale, la Police municipale, la Gendarmerie et les Douanes ?

Nous vous en remercions par avance et vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations distinguées.

Francis FOUSSARD

Le Président

Beaucaire, ville fleurie… et propre ?

Nous n’avons pas les mêmes valeurs…

Dans le supplément Votre été à Beaucaire du Midi Libre de juillet, Jacques Bourbousson déclarait :

Je souhaite que les touristes aient envie de venir à Beaucaire et d’y retourner. Nous mettons beaucoup d’énergie pour que ce soit une ville propre, avec un bon accueil…

Voici quelques images glanées au fil des rues cet été qui illustrent les propos de M. Bourbousson :

Cliquez sur le lien pour voir le diaporama au format PDF

Réunion publique du 20 mai : l’eau potable et l’assainissement non collectif

De l’avis de tous les participants, la réunion publique ayant pour thème l’eau potable et l’assainissement non collectif a été une réussite. Une quarantaine de personnes s’était déplacée pour assister à cette première réunion publique, les questions ont été nombreuses et témoignent de l’intérêt croissant des Beaucairois pour ce dossier.

Depuis maintenant deux ans, Réagir Pour Beaucaire travaille sur ce dossier et a mis en évidence de graves dysfonctionnements dans la gestion de l’entreprise Veolia qui a en charge le service de l’eau et de l’assainissement à Beaucaire. L’intervention au cours de cette réunion de M. Paul Linossier, expert auprès de plusieurs associations de défense des consommateurs, a confirmé que la situation que vivent les Beaucairois depuis plus de trente ans est caricaturale et scandaleuse.

Caricaturale car les indicateurs permettant d’évaluer la qualité du service sont dans le rouge et scandaleuse puisque dans le même temps Mme Cellier estimait en 2008 que «le niveau du service et les engagements pris sont satisfaisants » et que ceux-ci « répondent en tous points et de manière détaillée et précise aux attentes de la collectivité». Docte avis qui l’autorisait à renouveler le contrat pour une durée de 15 ans. Au pays des aveugles les borgnes sont rois… ou reine. Que de regrets quand on constate aujourd’hui que pour des renouvellements de contrats du même type, les multinationales de l’eau concèdent des rabais de 40 % et même jusqu’à 65 % (consentis par le délégataire sortant, un certain Veolia) pour une ville de 11 000 habitants dans le Var.

Toutefois le contrat signé en 2008 comprend une clause de révision quinquennale permettant à la municipalité de renégocier les tarifs. C’est pourquoi Réagir Pour Beaucaire demande à l’actuelle majorité de profiter de cette clause pour forcer Veolia à baisser substantiellement le prix de l’eau. Un rabais de 50 % ne nous paraît pas exagéré.

reagir-pour-beaucaire_reunion-publique

Le SPANC (Service public d’assainissement non collectif)

Issu de la loi sur l’eau de 1992, ce service public a pour vocation de protéger la ressource en eau en veillant au bon fonctionnement des installations individuelles de traitement des eaux usées (fosses septiques, drains… ).

Si des rejets directs dans le milieu naturel, l’absence de dispositifs de traitement ou la proximité d’un captage d’eau potable présentent un risque fort de pollution facilement contrôlable, il est plus difficile de définir l’impact sanitaire d’une installation voire la présence d’une pollution avérée. Ainsi l’objectif initial du Spanc ne peut être atteint par un simple contrôle de l’installation d’assainissement tel qu’il est réalisé actuellement.

Les élus des communes du canton ont décidé le principe d’une redevance, 1200 foyers sont concernés sur la communoté de commune, quel sera l’impact réel de ces contrôles sur l’environnement?

Des contrôles ont eu lieu, des rapports de visite ont été rédigés, des redevances encaissées, malgré un grand flou sur les pouvoirs, les droits, le rôle des différents acteurs : Quel texte définit les modalités de réalisation et l’objectif des contrôles, quelle est la grille de notation des installations, par qui est elle définie, quelle est la compétence du contrôleur, quelles sont les aides financières pour améliorer si nécessaire les installations défaillantes, pourquoi des disparités de prix en France entre différentes collectivités pour un même service … ?

Il est utile de rappeler quelques principes :

Le contrôleur ne peut pas entrer sur votre propriété sans votre accord . En cas de refus, il avertit le maire. Son rôle s’arrête là. Le maire ne peut agir que si la salubrité publique est remise en cause par l’installation.

Le contrôleur après visite peut vous conseiller mais il ne peut pas prescrire des travaux à réaliser.

La redevance ne peut être exigée qu’une fois le service rendu.

Les propriétaires souhaitant réaliser des travaux sur leur installation peuvent bénéficier de l’éco-prêt à taux 0, ainsi que d’une subvention de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat).

Les communes elles-mêmes peuvent obtenir des subventions et financer les travaux de réhabilitation des installations d’assainissement non collectif.

Enfin certaines collectivités prennent en charge le coût des contrôles qu’elles font réaliser par un employé communal.

Vous pouvez consulter le site de la Coordination nationale des Associations de Consommateurs d’Eau (CACE) ainsi que celui de la CLCV (Association Nationale de défense des Consommateurs et usagers).

La Poste, un combat exemplaire pour les autres services publics

Les citoyens sont de plus en plus soucieux et révoltés face aux menaces qui pèsent sur ce qui leur reste des Services Publics :

  • L’Education Nationale qui continue à supprimer des postes d’enseignants (17 à 18 000 à la rentrée 2010) et qui prétend lutter contre l’absentéisme des élèves en distribuant de l’argent aux «classes méritantes» ou des billets d’entrée à l’OM, en lieu et place de projets pédagogiques formateurs et structurants, en achetant la «paix» scolaire au détriment de l’enseignement des valeurs civiques, en passant des contrats douteux tout en «oubliant» ses missions primordiales !
  • La Santé, comme les autres services publics, n’est pas une marchandise ni un produit à rentabiliser… comment accepter d’être renvoyé à domicile le lendemain d’une intervention chirurgicale, de payer un forfait hospitalier en hausse de 25%, de régler des franchises médicales de plus en plus lourdes, quand la liste des médicaments remboursés s’allège de plus en plus ? Notre président l’avait dit il y a 2 ans : son modèle était américain et il fallait que les assurances privées mangent une part de plus en plus grosse du gâteau ! Sauf que le « modèle » n’en peut plus d’un système où seuls les riches peuvent se soigner correctement, au prix fort ! Obama rêve d’instaurer aux USA un système de Sécurité Sociale tel que la France l’avait instauré en 1945 ! Sacré Sarkozy, encore en retard d’une guerre !
  • EDF, qui multiplie les filiales (ERDF, RTE, …) en vue de sa privatisation, vient d’être dotée, par décision présidentielle, d’un nouveau PDG : Henri Proglio, dirigeant de la multinationale Veolia que les beaucairois connaissent bien pour son incapacité à gérer correctement leur réseau d’eau et d’assainissement. Veolia : 330 000 salariés à travers le monde, dans des domaines aussi différents que les transports, l’énergie, l’eau ou le traitement des déchets. Et c’est donc un forcené du système privé et de l’enrichissement de quelques-uns sur le dos de la collectivité qui vient d’être nommé à la tête d’EDF, tout en gardant des responsabilités à Veolia ! Il n’y a plus de frontière entre les intérêts privés et le Service Public !
  • Le frêt SNCF, malgré le Grenelle de l’environnement, est affaibli : désormais une entreprise ne pourra plus louer un wagon : ce doit être un train entier ou rien ! Des milliers de PME vont se tourner vers le transport routier polluant !

Et l’on pourrait multiplier les exemples de ce détournement de la démocratie, qui consiste à placer les intérêts vitaux et quotidiens de 60 millions de citoyens entre les mains d’une poignée d’affairistes, qui ont montré leur savoir-faire en plongeant le monde dans la crise économique, sociale et environnementale actuelle !

Il n’y a guère que l’inénarrable Jean-Marie André pour ne pas s’en offusquer ! Lors du Conseil Municipal du 29 septembre, le messie de la droite beaucairoise niait toute intention sarkoziste de privatisation de la Poste !

La Poste, un combat exemplaire

Sur la commune de Beaucaire, malgré le caractère non officiel de la votation citoyenne du 3 octobre, 844 personnes se sont déplacées pour signifier leur refus de changement de statut, leur attachement au Service Public Postal et leur volonté de l’améliorer.

Dans les communes voisines, ils ont été 365 à Jonquières St Vincent, plus de 400 à Vallabrègues où le bureau est menacé de fermeture un samedi sur deux.

Sur le plan national, ce sont plus de 2 millions de votants qui ne comprendraient pas que l’on méprise leur opinion.

Dans notre ville, la mobilisation s’est faite grâce aux citoyens, aux organisations syndicales (CGT, FO, FSU, SUD), à des partis politiques (le PCF et les Verts) et surtout aux membres de Réagir Pour Beaucaire.

Rendez-vous avec Monsieur XL

Réagir pour Beaucaire a rencontré pour vous un certain Monsieur XL. Son dossier ne relevant pas du secret défense, nous vous livrons ici ses révélations sur la sécurité à Beaucaire.

RPB : Alors dites-moi Monsieur XL, pourquoi un dossier sur Beaucaire?

XL : Parce que son image m’a intéressé. Au niveau national c’est une petite ville de province où le FN est toujours très présent (plus de 20% aux dernières élections européennes). Localement Beaucaire a l’image d’une ville sale et peu sûre qu’il convient d’éviter. Cette image est d’ailleurs véhiculée par de nombreux beaucairois. Pourtant ce qui surprend lorsque l’on arrive dans cette ville ce n’est ni le bruit ni l’odeur mais plutôt la richesse de son architecture et la diversité de ses paysages.

RPB : Mettons de côté l’aspect environnemental pour le moment voulez-vous. Selon vous quelle est la réalité de l’insécurité à Beaucaire ?

XL : En fait je pense qu’il faudrait plutôt parler de sentiment d’insécurité car les statistiques en matière de délinquance ne sont pas pires qu’ailleurs. En revanche la peur de l’autre est très prégnante et a été savamment entretenue par une partie de la droite locale pendant des années pour des motifs évidemment électoralistes. A force de dire que le centre-ville est infréquentable on finit par y croire…

RPB : Pourtant on a coutume de dire qu’il n’y a pas de fumée sans feu ?

XL : A moins qu’il ne s’agisse d’un écran de fumée destiné à masquer la réalité. Il suffit de questionner la Police Nationale sur les chiffres relatifs aux agressions en centre-ville. Si vous interrogez des habitants du centre-ville la majorité vous répondra qu’il s’agit plus d’incivilités que d’insécurité : stationnement gênant, tapage nocturne et diurne, dépôt d’ordures en dehors des heures autorisées, rejets de détritus en pleine rue etc. Toutes ces petites choses qui ne sont pas vraiment des délits mais qui ont tendance à user votre quotidien.

trafic-stupéfiants-beaucaire

RPB : Les gens parlent tout de même du ghetto du centre-ville…

XL : Et ils n’ont pas tort. La population du centre ville est souvent très pauvre avec une forte composante d’origine maghrébine. Il faut dire que les grands propriétaires beaucairois ont profité de cette population vulnérable pour louer ou vendre des logements du vieux Beaucaire souvent vétustes voire insalubres. Ainsi la ghettoïsation s’est opérée avec la complicité, peut-être pas toujours consciente d’ailleurs, des possédants et des politiques beaucairois. Or c’est souvent dans la bouche de ces derniers que l’on retrouve aujourd’hui le discours le plus xénophobe.

RPB : Comment se fait il que l’intégration ait échoué dans le centre-ville plus qu’ailleurs ?

XL : C’est, il me semble, assez simple. Lorsque dans une classe de primaire ou de maternelle on compte plus de 80% d’élèves d’origine étrangère ainsi que de nombreuses familles vivant dans la grande précarité, malgré toute la bonne volonté des équipes pédagogiques et des associations de parents d’élèves, l’école laïque républicaine est fréquemment mise en échec. Un peu comme si le centre ville n’avait pas constitué, comme en ce qui concerne l’architecture, un secteur «sauvegardé», mais plutôt d’un secteur sacrifié. Si on ajoute à cela le désengagement de l’Etat dans une police de proximité dont l’efficacité a pourtant été démontrée dans des zones aussi denses et sinueuses que le centre de Beaucaire, on aboutit à des zones de quasi nondroit où les trafics illicites peuvent prospérer et bénéficier d’une main d’oeuvre en nombre.

RPB : Précisément, concernant ces trafics, vous ne pouvez pas me dire qu’ils ne sont pas synonymes d’insécurité ?

XL : En fait oui et non. Tout d’abord Beaucaire est spécialisée dans la résine de cannabis d’Afrique du Nord. Or le cannabis n’est pas une substance dont l’addiction entraîne des violences notoires chez les consommateurs. On

ne parle pas ici d’héroïne ou de crack. De plus Beaucaire est plus une plate-forme de distribution pour toute la région qu’un lieu de forte consommation.

RPB : Drogue en grande quantité, transactions financières importantes, tout cela se passe sans impacter la sécurité des habitants ?

XL : Bien entendu des règlements de compte surviennent. Toutefois les trafiquants ont tout intérêt à ce que les choses se passent dans le plus grand calme afin de limiter au maximum les intrusions de la police dans le quartier.

RPB : Et les habitants ferment les yeux ?

XL : Il y a les habitants qui font bon gré mal gré partie de la même communauté que les mandataires du trafic. Ces habitants, qu’ils le veuillent ou non, sont sous l’emprise des trafiquants qui de par leurs moyens financiers constituent des individus très influents au sein de la communauté. On comprend bien que ces habitants auront donc du mal à se mobiliser pour aller à l’encontre du trafic.

RPB : Et les autres ?

XL : Les autres ont de plus en plus tendance à fuir un quartier dans lequel ils se sentent dorénavant minoritaires à la fois culturellement et économiquement. La disparition de la mixité dans le centre-ville fait bien entendu le bonheur des trafiquants qui ont de fait les mains encore plus libres pour agir.

RPB : Enfin si cet engrenage inexorable est connu de tous, j’ai envie de dire «Mais que fait la police ?»

XL : C’est la Police Nationale qui est compétente dans ce domaine. Or ses moyens, comme ceux de nombreuses autres administrations, sont de plus en plus limités. Sur Beaucaire les effectifs permettent de faire fonctionner une équipe d’intervention et une équipe d’investigation pour un territoire très étendu et une population de 15000 habitants. On comprend donc que si l’équipe d’intervention est mobilisée pour la sécurité routière ou pour une patrouille à l’autre bout de la ville, elle n’est pas présente dans le centre et que même en cas d’urgence il lui faudra un certain temps pour se rendre sur place.

RPB : Mais cette équipe d’investigation que vous mentionnez n’est-elle pas à même de mener le travail de fond nécessaire à l’éradication du trafic ?

XL : En fait les effectifs qui la constituent lui permettent difficilement d’aller au-delà des tâches courantes même si des affaires significatives ont pu être menées à bien ces dernières années. Le travail de fond que vous mentionnez nécessiterait des moyens sensiblement accrus.

RPB : Bon et la Police Municipale dans tout ça, quand on voit l’augmentation de ses effectifs on se dit qu’elle doit bien avoir une utilité ?

XL : La délinquance et le trafic de stupéfiants ne figurent pas parmi ses prérogatives. Le Maire doit donc déposer plainte officiellement auprès de la Police Nationale pour que suite soit donnée à des faits répréhensibles constatés par la Police Municipale. Or il est fréquent que les Maires ne fassent pas la démarche du dépôt de plainte afin de ne pas voir les statistiques de la délinquance augmenter durant leur mandat.
De fait la Police Municipale est donc peu légitime et peu respectée en centre-ville où elle doit souvent affronter insultes et quolibets sans pouvoir réagir. Sa présence se résume donc souvent à quelques passages en voiture dans les rues principales. Les transactions illicites peuvent donc perdurer sans risque dans les ruelles adjacentes.

RPB : Et le fameux réseau de caméras de vidéo-surveillance que la Mairie n’a de cesse d’agrandir ?

XL : Elles peuvent avoir une forme d’utilité dans la mesure où elles sont connectées au commissariat de police en cas de besoin. Toutefois il faut rappeler que c’est du personnel communal rarement expert en criminologie qui est derrière les écrans. Or il n’est pas suffisant d’avoir accès à une image, encore faut-il pouvoir la décrypter afin de déclencher l’intervention au moment opportun. Par ailleurs elles ne permettent pas de couvrir et heureusement, toutes les ruelles étroites du centre-ville. Leurs présences ne font donc que déplacer le problème.

RPB : Si je comprends bien, par rapport au problème qui nous préoccupe à savoir le trafic et la ghettoïsation en centre-ville, caméras et police municipale sont des moyens plus démagogiques qu’efficaces.

XL : C’est exactement mon point de vue. Il convient toutefois d’ajouter que cette démarche n’est pas spécifique à Beaucaire. Elle répond en effet à une volonté nationale, portée par l’actuel gouvernement, qui consiste à inciter réglementairement et financièrement les communes à développer à la fois leur police municipale et leur dispositif de vidéo surveillance. L’objectif non avoué à ce jour est de transférer petit à petit la partie la moins «noble» des compétences de la police nationale vers la police municipale (stationnement, circulation, sécurité routière etc.).

RPB : Dans quel but ?

XL : Toujours le même, réduire le budget de l’Etat et transférer les charges vers les communes.

RPB : Ca sent l’idéologie votre réponse. Et pourquoi pas la fermeture du commissariat de Beaucaire après celle du bureau de Poste ?

XL : Vous ne croyez pas si bien dire. Les discussions actuelles portent, dans le cadre de la création d’une Police d’Agglomération du Grand Marseille, d’un possible transfert des compétences de la Police d’Arles à la Gendarmerie Nationale et donc on peut envisager une couverture des villes de Beaucaire et de Tarascon par les mêmes Gendarmes.

RPB : Et ça changerait quoi ?

XL : La police a un périmètre d’intervention communal tandis que celui de la gendarmerie est plus étendu. De plus, plusieurs exemples de transfert de compétences montrent qu’un Gendarme remplace facilement quatre Policiers. Il en résulterait donc une présence sur le terrain encore diminuée.

RPB : Donc si on est un militant de gauche, maintenant on doit aussi défendre le service public de la Police Nationale ?

XL : Affirmatif.

caméras-surveillance-beaucaire

Veolia, quoi de neuf ?

Un courrier récent de Générale-des-eaux-Veolia nous invite, sans vergogne, à souscrire un contrat d’assistance pour la réparation des fuites après compteur (tremblez, car celle-ci «n’est actuellement pas couverte en cas d’urgence»). Par ce contrat, Veolia-Mon-générale-des- eaux s’engage à intervenir rapidement si une fuite se déclare chez vous.

Mais n’est-ce pas la même entreprise qui se distingue sur Beaucaire par un rendement du réseau catastrophique (50 % de perte sur le réseau) comme l’a révélé Réagir pour Beaucaire dans le premier numéro des «Trois singes» ? Vous ne rêvez pas : la même entreprise qui se révèle incapable d’assurer l’entretien du réseau public prétend répondre à toute situation d’urgence dans les 2 heures, moyennant 47,88 € par an. Renforcement de votre pouvoir d’achat oblige !

Dans ce même courrier on apprend qu’il en coûte 305 € pour la réparation d’une fuite et 505 € pour le remplacement d’un segment de 2 mètres de canalisation. On mesure alors les économies réalisées par Veolia en trente ans d’exploitation.

Réagir pour Beaucaire renouvelle sa demande de renégociation du contrat du délégataire par la municipalité qui doit imposer à l’exploitant une baisse conséquente du prix de l’eau à Beaucaire.

Encore du Pôle Emploi… !

Téléphoner à Pôle emploi coûte six fois plus cher de certains portables

Téléphoner au numéro d’appel unique de Pôle emploi, le 39 49 qui permet de joindre le nouvel organisme chargé des chômeurs, coûte en principe 11 centimes d’euro la minute, mais six à sept fois plus cher depuis certains portables.
Pour cinq minutes de conversation, l’appel revient à 0,55 euro hors taxes depuis une ligne fixe France Télécom, une ligne internet (box) France Télécom ou Free.
Pour cinq minutes depuis un téléphone portable à carte prépayée, l’appel revient à 3,55 euros HT avec Mobicarte, entre 2,05 et 3,30 euros HT avec une carte SFR et 3,05 euros HT avec une carte Bouygues Telecom.
Pour les abonnés au téléphone portable, la communication est facturée hors forfait.

Pourtant, le directeur général de Pôle emploi Christian Charpy avait indiqué que le tarif était «le niveau le plus faible qu’on puisse avoir».

Réagir pour Beaucaire l’a testé pour vous !

Vous pouvez joindre le Pôle emploi de Beaucaire au tarif d’un appel local au 04 66 59 80 71

Pour améliorer le service public de La Poste

La Poste - Réagir Pour Beaucaire

Samedi 10 janvier dernier, la section PCF de Beaucaire a appelé à un rassemblement devant le bureau de Poste de Beaucaire pour dénoncer les projets de privatisation de ce Service public et surtout demander qu’il réponde beaucoup mieux aux attentes des usagers, alors que son fonctionnement est fortement perturbé dans tout le secteur de Beaucaire par la suppression de 4 tournées de facteurs. 261 signatures exigeant les moyens nécessaires à son bon fonctionnement ont été recueillies sur une pétition envoyée à la direction du groupement Nîmes/Costières.

Les adhérent(e)s de Réagir Pour Beaucaire étaient venu(e)s en nombre, dont les 2 conseillers municipaux R.M. CARDONA et C. DUBOIS. Les Compsois, eux aussi affectés par cette situation, étaient également nombreux, avec la présence de leur maire Christian JALLAT et plusieurs conseillers municipaux. Des usagers d’Aramon avaient tenu à être présents. Un rassemblement qui en appelle d’autres, tant pour la Poste que pour l’Hôpital public ou l’Ecole.

Désengagez vous, redésengagez vous, qu’il disait !

Depuis 2002 souffle un vent de «réformes» sur la société française, de ruptures depuis l’élection de M. Sarkozy qui prétendait remettre la France au travail (on échappa de peu au sempiternel «La France aux Français»).

Mais réformer pour la droite ne signifie pas autre chose que faire des économies. Et un moyen subtil, certains diront cynique, pour réaliser ces économies est de transférer une partie de ses compétences vers les collectivités locales (régions, départements et communes) qui doivent assumer des fonctions qui jusque-là étaient assurées par l’Etat. Alors que le gouvernement annonce des réductions d’impôt sur le revenu (celui qui est pourtant considéré comme le plus juste, car indexé sur les revenus du contribuable), les transferts de charges, opérés par l’Etat pour compenser les nouvelles missions des collectivités locales, ne se font jamais à la hauteur des besoins, ce qui est logique puisque le principal objectif est de réduire le budget de l’Etat.

Ainsi, par exemple, voilà des années que l’Etat a réduit au strict minimum ses interventions sur les routes nationales parce qu’il savait qu’elles seraient transférées à terme aux Conseils généraux. C’est en 2007 que le transfert officiel a été effectué et c’est donc maintenant à ces derniers d’assumer de lourds travaux de remise aux normes de ces voiries souvent devenues vétustes.
Face à cette décentralisation forcée, les élus locaux pourront actionner trois types de levier pour assumer leurs nouvelles missions :

  • augmenter les impôts locaux,
  • faire des économies sur les missions existantes,
  • déléguer purement et simplement certaines des missions au secteur privé.

On comprend qu’en bout de course, ceux qui pâtiront de ces mesures sont toujours les mêmes, à savoir les usagers des services publics. Le pire est donc à craindre avec l’annonce de la suppression d’une partie de la taxe professionnelle.

Parmi les secteurs où la volonté de désengagement de l’état est la plus marquée, on trouve l’Education Nationale. Xavier Darcos lui-même n’a-t-il pas avoué que toutes les réformes en cours servent d’habillage à la réduction des effectifs et aux suppressions de postes d’enseignants ?

Zoom sur l’école primaire

Première étape de ce processus : les enfants de moins de 3 ans ne seraient plus scolarisés en école maternelle, mais devraient être accueillis dans des «jardins d’éveil» qui relèveraient alors de la responsabilité de la commune ou d’établissements privés. A la charge des parents et des communes de financer ces structures qui alourdiraient significativement les budgets dédiés à la petite enfance.

D’autres mesures contribuent à la destruction du système scolaire actuel :

  • la suppression des RASED, dispositifs d’aide aux enfants en grandes difficultés scolaires. En lieu et place on leur propose une aide ponctuelle dispensée par des enseignants non spécialisés. Difficile de faire plus incohérent lorsque l’un des objectifs affichés du gouvernement est de réduire le nombre d’élèves sortant de l’école sans qualification, la réduction du nombre d’heures hebdomadaires d’enseignement pour les élèves du primaire de 26 heures à 24 heures avec passage à la semaine des 4 jours. Cette mesure populiste qui permet de supprimer les cours le samedi matin ne tient absolument pas compte des rythmes d’apprentissage des enfants. Conséquence : des enfants plus fatigués par un travail inégalement réparti dans la semaine,
  • le remplacement des enseignants absents devient de plus en plus aléatoire. Conséquence directe des 11 000 suppressions de postes en 2008 et des 13 500 en 2009. D’ores et déjà les chefs d’établissement et les inspecteurs d’académie s’adressent directement à l’ANPE pour recruter sur diplôme (Bac+3) des personnels chargés d’assurer des missions de remplacement de courte et moyenne durée. Rappelons quand-même que ces remplacements étaient jusqu’à présent assurés par des enseignants qualifiés.

Citons pour conclure des extraits d’une lettre de Philippe MEIRIEU (universitaire spécialiste en science de l’éducation et pédagogie) adressée au ministre de l’éducation datée du 27 décembre 2008 :

[La politique de votre gouvernement] est dangereuse, parce qu’elle sacrifie l’avenir de notre pays à des équilibres financiers à court terme. Elle est dangereuse aussi, parce qu’elle ne calcule jamais les coûts sociaux, à moyen et long termes, de ses choix.

Bourbousson-par-reagir-pour-beaucaire