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Idées noires pour matin brun.
Les médias d’aujourd’hui, contrairement à ceux d’il y a 30 ans, sont de plus en plus complaisants avec les idées du Front National. C’est au point que, dès que la Marine s’enrhume, les radios et télévisions viennent s’enquérir de sa santé.
Ce parti a fait, il est vrai, un important toilettage en plaçant une femme à sa tête et en recrutant quelques petits jeunes bien formatés. Il prétend aussi ne plus être une simple force d’opposition mais un parti respectable, capable d’assurer le pouvoir. En façade, il tente donc de supprimer son ancienne image de mouvement raciste, antisémite pour ne montrer qu’une orientation souverainiste, antimondialiste, anti-euro… Il surfe sur les concepts, réactivés depuis peu, de genre, d’identité, de nation, de traditions et de culture. C’est une version à peine modernisée des idées fascistes de Mussolini. Continuer la lecture
Fête Nationale
Quel sens donner à la dépose d’une gerbe au pied du Monument aux Morts par notre Maire le 14 juillet dernier ? Que voulait-il commémorer ? Ce geste prend tout son sens le 8 mai ou le 11 novembre lorsqu’il s’agit de commémorer la fin d’une guerre mais aucune bataille historique n’est répertoriée à la date du 14 juillet.
Sommes-nous témoins de l’instauration d’une nouvelle Tradition ?
Connaîtrons-nous, un jour, les arcanes de la Pensée bourboussonienne ?
En attendant de les déchiffrer, RPB 2014 vous propose un rappel historique de cette journée de mémoire républicaine.
Il a fallu attendre le 14 Juillet 1880, sur proposition du député Benjamin Raspail, pour que cette journée symbolise la République. Mais ne croyez pas que l’on célébrait la prise de la Bastille. Que nenni !
L’Assemblée Nationale, bien que fraîchement élue et soi-disant républicaine était très timorée : elle avait peur des débordements sur sa droite (Royalistes, Bonapartistes) et sur sa gauche. (Toute ressemblance avec notre époque serait osée).
C’est pourquoi, au début de la IIIème République, on fêtait le 14 juillet 1790, c’est-à-dire la Fête de la Fédération. A cette date, le rappel de 1789 était dans les esprits mais, le 14 Juillet 1790, le Roi était présent, d’où le côté consensuel qui pouvait plaire aux députés de 1880.
Il faut rappeler que ce souverain, s’il n’avait pas trahi les citoyens en se sauvant pour rejoindre les Autrichiens en juin 1791, aurait pu faire la fête le 14 Juillet suivant…
Mais pourquoi célébrer cette date particulièrement ? Il y en avait d’autres en réserve dans le magasin de l’Histoire et plus en rapport avec les valeurs de la République.
La plus adaptée était évidemment le 22 septembre 1792, date de la création de la première République. Mais les uns trouvaient que c’était trop proche des malheureux évènements sanglants du début du mois et les autres trouvaient qu’une grande cérémonie en septembre aurait été dommageable dans une France rurale à 80%, très occupée aux champs à cette période.
D’autres dates ont été envisagées comme le 4 août 1789 (abolition des privilèges), le 10 août 1792 (prise des Tuileries et transfert du Roi à l’Hôtel de Ville) ou le 26 août 1789 (déclaration des Droits de l’homme et du citoyen)… Cependant, dans la Chambre des Députés de 1880, encore bien cléricale, il n’était pas question de choisir le mois d’août pour ne pas faire trop d’ombre au 15 août qui regroupait à la fois la Fête Napoléon et le nouveau culte de l’immaculée conception.
Alors quel nouveau rituel a voulu initier notre maire ? Et si c’était pour demander l’instauration d’une VIème République ? On peut rêver.
Cauchemar en cuisine… électorale
En cette période d’élections, de fêtes des voisins, des mères ou des maires, on voit ces derniers ou leurs adjoints s’agiter beaucoup : ils sont dans une vaste entreprise de récupération d’électeurs en tout genre.
Il y en a qui lavent plus blanc, certains recyclent et lavent plus brun. On trouve aussi ceux qui lavent plus rose.
Et not’candidat-maire dans tout ça ? On le voit souvent souffler Lachaud et le froid.
Il se montre bon chrétien à la cathédrale de Nîmes pour soigner son image de calotin, comme il le fait aussi lors des Fêtes de la Madeleine, en juillet à Beaucaire : à quand la prosternation devant Benito XVI ? Au lieu de faire comme son Frère du Nouveau centre, il ferait mieux de relire la loi de 1905.
Il a lavé plus brun en mars dernier quand il a poussé, devant le Conseil Général, des cris hostiles aux participants d’un colloque sur la fin de la guerre d’Algérie. Notons qu’à cette occasion, il n’était pas en froid avec Lachaud, lequel se tenait à ses côtés ce jour-là.
On pouvait voir une de ses adjointes côtoyer, lors d’une Fête des Voisins, une des mousquetaires et là, on se reteinte en rose.
Où se logent ses amis ? Comment s’orienter au milieu de ses frères en politique ?
L’œcuménisme est impossible en ce domaine. A trop faire le grand écart, on se casse la binette et on passe de la Fête des Mères à la Défaite des Maires. Pour qui Bourboussonne le glas ?
Il serait temps que nos édiles, avant de briguer un autre mandat, exercent correctement celui pour lequel ils ont été élus ! Pas de cumul des charges !
Pourquoi vouloir vérifier, une fois de plus, le principe de Peter ?
Pauvre Apollinaire : la joie ne vient pas toujours après Le Pen !
Cette période électorale est propice à la méditation et au questionnement : à quoi peuvent bien penser les gars de la Marine ?
L’immigration, source de tous nos maux ?
D’abord, peut-on imaginer que la «dame brune» fasse partir des centaines de milliers, voire des millions d’immigrés, sans un choc économique pire que la crise de 1929 ? Ou bien se contentera-t-elle d’obliger ces gens à se cacher dans des caves ou dans les bois ?
Ses électeurs croient-ils vraiment que les exploitants agricoles vont laisser partir une main-d’œuvre travailleuse, très peu coûteuse, peu revendicative ?
Et les «marchands de sommeil», qui ont, eux-aussi, en majorité, les yeux de Chimène pour le F.N, laisseront-ils partir de leurs logements vétustes ces si bons clients ?
Et puis, quand les «Arabes» seraient partis, la situation ayant très certainement empiré, il faudrait s’occuper des Espagnols, des Pieds-Noirs… Puis viendrait le tour des «Ritals », des Anglais, des Hollandais , des Belges ( Ah non ! Pas les Belges, ils ont de la trop bonne bière !), puis les Bretons, les Parisiens…
Alors, dans une «vraie France» de 40 millions d’habitants, dont la moitié de plus de 65 ans, serait-on enfin heureux dans nos maisons de retraite, redevenues des hospices, avec très peu de personnel certes, mais bien de chez nous ?!
Autre sujet de réflexion : une légende qui a la vie dure soutient que la gauche ouvre grand les frontières aux hordes de barbares. Les statistiques du ministère de l’intérieur disent plutôt l’inverse : l’immigration est plus massive sous les gouvernements de droite que sous ceux de gauche !
Et c’est logique : pour les partisans des «droites musclées», l’immigration et l’insécurité constituent leur fond de commerce. Sans cela, qui aurait envie de voter pour eux ?
Pour preuve, à Beaucaire, c’est pendant les 25 années de la municipalité André que l’immigration s’est brutalement accrue.
Cependant, une enquête historique véritablement sérieuse nous apprend que les déplacements de populations ont toujours existé depuis que les singes se sont mis à marcher sur leurs deux pattes arrière ! Il est évident aussi qu’Homo Sapiens a bien compris qu’une population sans mélange est condamnée à disparaître, non seulement sur le plan génétique mais aussi sur le plan culturel.
L’immigration est une richesse : combien de futurs Victor Hugo, de Marie Curie, de Zola… à condition de ne pas gâcher cette richesse potentielle en la confinant dans des quartiers ghettos.
Le problème, ce n’est pas les immigrés dans les villes. Non, le problème, c’est la ville, c’est-à-dire la façon dont on a traité l’urbanisme depuis près de trente ans, à Beaucaire comme partout en France. En refusant la mixité sociale, avec d’un côté, des immeubles surpeuplés dans des quartiers sinistres et écartés des zones d’activités, et de l’autre côté, des lotissements cossus…
Ces populations qui ont quitté leur village, leurs parents et amis, ne l’ont pas fait pour voir la Tour Eiffel ou pour avoir la Sécurité Sociale mais parce que leur pays a été pillé pendant deux siècles par les colonialismes et, devenu indépendant, s’est retrouvé endetté et escroqué par le Fond Monétaire International et la Banque Mondiale.
Les déplacements de populations ne s’arrêteront pas avec un bulletin de vote car, avec une terre qui comptera, un jour prochain, 10, voire 12 milliards d’habitants, avec des religions qui interdisent la contraception aux femmes, avecdes sols encore plus pauvres que les humains qui les foulent ou les travaillent, peut-être même, un jour, sera-ce à notre tour de fuir notre région.
L’insécurité…
Le deuxième argument des électeurs tentés par un vote pour les droites extrêmes est l’insécurité.
Pourtant, les études sociologiques et statistiques montrent qu’il n’y a pas plus de crimes (meurtres, viols) aujourd ‘hui que 30 ou 40 ans auparavant (lire les excellentes études de Laurent Mucchielli à ce sujet). Le climat de peur quasiment paranoïde est entretenu par une presse toujours prête à en rajouter une louche avec le premier fait-divers venu, surtout en période électorale. Mais qui détient ces médias, sinon la droite ?
Par contre, les «incivilités» sont plus réelles et sont le témoin de malaises de nos sociétés de transition, comme ce fut le cas dans les années 1900 1910, avec les «Apaches», ou les années 50 avec les «blousons noirs». A chaque fois, à l’origine, le mal-logement, une urbanisation non maîtrisée, des populations déracinées. Les solutions ne viennent pas toutes seules mais dans le passé, on a su en trouver : de nouveaux modes d’organisation de la ville, développer une police de proximité et surtout mettre en place un système scolaire public digne de ce nom et qui évitait tout communautarisme.
Victor Hugo qui avait le sens de la formule disait :
Quand on ouvre une école, on ferme une prison !
Seulement, depuis 10 ans, un certain Nicolas S. qui ignore superbement nos grands écrivains, fait tout le contraire : il ferme les écoles et ouvre des prisons !
Le vote d’opposition épidermique frontal et frontiste ne peut changer une société en mutation, il ne peut servir qu’à livrer un pays, pieds et mains liés, au pouvoir d’aventuriers sans scrupules.
En fait, sur le plan de la pensée politique, on assiste à une confrontation entre les tenants des «Traditions» et et les adorateurs du changement, de la «bougite.»
Le raisonnable est un peu entre les deux. Le tissu socio-économique de notre pays a été quasiment détruit par une politique d’abandon des services publics (écoles, hôpitaux, bureaux de poste), des quartiers, de la police de proximité.
Il faut restaurer le maillage de tous ces services publics et pas seulement dans les zones à forte densité de population. Il faut aussi arrêter de jouer au «dialogue communautariste» en instaurant un dialogue direct entre la République et les citoyens, sans intermédiaire, en pratiquant une vraie laïcité.
Et si, en plus, on laissait tomber le système présidentiel, avec une constitution permettant la destitution d’un élu sur simple pétition, avec non renouvelement et non cumul des mandats comme le prévoyaient Condorcet ou Robespierre en 1792.
Chiche !
Un maire en action française
Le samedi 10 mars, à Nîmes, s’est tenu un colloque sur l’histoire de l’organisation du F.L.N. en France.
Organisé par plusieurs associations comptant des gens d’origine tant française qu’algérienne, il se tenait dans une salle mise à disposition gracieusement par le Conseil Général. Ce colloque, prévu et annoncé depuis un an, devait se tenir aux environs du 19 mars, date du cinquantième anniversaire des Accords d’Evian, lesquels mettaient fin à la terrible Guerre d’Algérie. Il s’agissait, pour les organisateurs, d’approfondir et de confronter les connaissances historiques sur ce sujet et non d’encenser un mouvement politique.
Or, ce samedi 10 mars, cette rencontre a provoqué une réaction d’une hostilité aussi tonituante que déplacée.
Que le souvenir des « évènements d’Algérie », comme on les nommait alors dans la presse, soit douloureux pour les Pieds-noirs, les Harkis, les combattants des deux camps et leurs familles : c’est normal. Cependant, au lieu de manifester d’une manière aussi stérile, il aurait sans doute été plus judicieux, de la part de ces opposants, d’organiser d’autres conférences ou débats, par exemple sur le triste accueil qu’ont reçu les réfugiés de toutes origines en 1962 !
Peut-être y a-t-il eu naïveté de la part des organisateurs du colloque, de croire que cinquante années auraient suffi à apaiser les passions ? Peut-être y a-t-il eu une information insuffisante ? Peut-être mais, en réalité, il s’agissait surtout, pour les manifestants, quelques personnes sans scrupules ni vergogne, de flatter un électorat nostalgique de l’époque coloniale, de montrer du doigt un Conseil Général pseudo-complice et de profiter ainsi d’une occasion, trop belle en cette période d’élections : pas moins de trois candidats à la députation et nombre de maires paradaient en première ligne…
Qu’un élu de la République manifeste une opinion politique, un sentiment religieux personnel, c’est son droit de citoyen mais, dans ce cas, qu’il agisse à titre privé, sans porter d’écharpe tricolore ! Sinon, par le port de ce symbole, il engage tous ses électeurs, tous ses concitoyens sans avoir leur adhésion.
L’écharpe tricolore n’est pas un cadeau personnel que la République accorde à un élu pour qu’il aille, en exhibant ce « trophée », fanfaronner avec ses copains comme des gosses dans une cour de récréation !
Gens du Voyage : pourquoi tant de haine ?
Ils sont nos Indiens ! Comme en Amérique du nord, au XIXème siècle, mais sans les plumes ! Rejetés de tous, même des migrants fraîchement arrivés lesquels, pourtant, largement honnis par ceux qui étaient là un peu avant.
Le rejet et la méfiance des sédentaires envers les nomades sont très anciens et datent certainement des débuts de la période néolithique (au moins 10 000 ans). On retrouve cet antagonisme dans la plus ancienne épopée de l’histoire : celle de Gilgamesh, qui date de 4000 ans au moins. C’est le moment où une partie de l’humanité a décidé que la terre, les animaux, l’eau des sources lui appartenaient et a commencé à repousser les non-sédentaires.
On retrouve aujourd’hui, par certains côtés, cette opposition entre les propriétaires et les autres. Ce n’est pas par hasard si les hommes politiques, en général de droite, veulent une France de propriétaires.
Et pourtant, un peuple sans état, sans frontières, n’est-il pas le plus européen de la Communauté ?!
Combien sont-ils ?
Ils sont environ 10 à 12, voire 15 millions en Europe.
En France, les statistiques à caractère «ethnique» étant illégales, on ne peut se fier qu’au nombre de carnets de circulation, soit environ 150 000 itinérants.
Comment les appeler ?
Selon les époques, on a utilisé plusieurs noms : Bohémiens, Romanichels, Manouches, Egyptiens, Zingaros, Gitans, Tsiganes, Roms, etc…
La dénomination « Gens du voyage » est purement française et administrative. Apparue en 1972 ( à la suite de la loi de 1969 ), curieusement elle désigne les Roms ( et quelques autres nomades) même s’ils ne voyagent pas ! En fait, il faut savoir qu’environ 1/6 des Roms pratique le nomadisme, les 5/6 restants justifient d’une adresse.
Il semble qu’actuellement on s’accorde sur le terme de Rom. Rom veut dire « Homme » en langue Romani, laquelle dérive du sanskrit (langue ancienne de l’Inde).
D’où viennent-ils ?
Nous savons depuis longtemps que les Roms sont originaires de l’Inde, et plus précisément de la ville de Kannauj ( près de Kanpur et d’Agra, et non loin du Gange ), dans l’état de l’Uttar, le plus peuplé de l’Inde. Le linguiste Marcel Courtiade de l’Institut des Langues Orientales (INALCO) a ainsi pu retrouver de très nombreuses similitudes entre la langue Rom et les langues parlées dans cette province de l’Uttar Pradesh. Jusque vers l’an mil, Kannauj était la capitale d’un royaume important et prospère.
En 1018, des conquérants afghans s’emparent du royaume et emmènent en esclavage la population Rom dans la région du Khorassan (nord-est de l’Iran actuel et ouest de l’Afghanistan).
Cette région va très vite subir les invasions turco-mongoles et, dès lors, les Roms vont entamer leur exode vers l’ouest en très grande majorité. Au XIVème siècle, on les trouve au Proche-Orient, dans ce qui reste de l’empire Byzantin.
Les Turcs Ottomans arrivant en Anatolie, les Roms se réfugient dans les Balkans et beaucoup longeront le Danube où ils se fixeront.
Cela fait plus de 600 ans qu’ils sont en Europe et même en France : un texte de l’année 1419 signale, dans l’est de la France, l’arrivée de groupes d’étrangers, à pied, habillés autrement que les gens du pays et dormant en plein air à même le sol.
Tantôt appréciés, tantôt honnis…
En France, ils furent remarqués et appréciés pour leurs connaissances dans le domaine équestre ou de la métallurgie et on trouve, aux XVème et XVIème siècles, des campements roms au pied des châteaux-forts, pour assurer l’élevage et le dressage des chevaux des seigneurs locaux.
Après le décret de Louis XIV de 1689 sur le vagabondage, ils seront de nouveau, pour la plupart d’entre eux, itinérants.
Le XIXème siècle sera pour les Roms à nouveau une période assez favorable. C’est à ce moment qu’on commence à les voir se déplacer en roulotte car le prix des chevaux est devenu plus bas. Ce sont leurs qualités de musiciens qui vont être recherchées : c’est l’époque où les bourgeois, les poètes et bien d’autres viennent faire la fête dans les camps de Bohémiens.
Cependant, les Roms ne sont pas tout le temps occupés à distraire le bourgeois : ils sont également souvent sollicités pour les travaux saisonniers de la campagne : fenaison, moisson, vendanges car beaucoup de jeunes ruraux sont partis travailler dans les usines des grandes villes.
Dans l’ensemble, même si les paysans se méfient un peu des «voleurs de poules», ils sont plutôt bien acceptés. Mais, à partir du second empire, l’administration commence à se méfier et surveiller tous les «sans domicile fixe», jugés incontrôlables. Il faut rappeler que les chemins de cette époque sont très fréquentés : ouvriers saisonniers, compagnons du Tour de France, colporteurs, etc…
Au XXème siècle, les conditions de vie des Roms vont se dégrader
D’abord, la mécanisation de l’agriculture fera qu’il n’y aura plus besoin d’assistance pour les travaux saisonniers et, avec la société de consommation, plus besoin non plus de rempailler les chaises ni de réparer les paniers. En même temps, l’espace de libre circulation se rétrécit comme une peau de chagrin : le barbelé règne partout car les éleveurs entourent leus pâtures, faute de jeunesse pour surveiller les bêtes.
Ensuite, les tracasseries administratives et surtout policières vont se faire de plus en plus pressantes : la surveillance et le contrôle vont s’intensifier. Avec la loi de 1912, le contrôle des nomades sera encore plus tâtillon : carnet anthropométrique obligatoire et infamant. En quelques années, les colporteurs vont disparaître du paysage.
Le pire viendra avec le régime de Vichy : camps de concentration de Saliers près de Saint-Gilles et de Montreuil-Bellay en Maine-et-Loire. Ce fut une période noire pour ce peuple pourchassé aussi par les autres états européens : sédentarisation forcée avec Staline et surtout extermination par le IIIème reich.
Au XXIème siècle, des sous-citoyens
La loi de 1969, toujours en vigueur, est très discriminante car elle crée deux sortes de citoyens, selon l’existence d’un domicile fixe ou non ! L’obtention d’une carte d’identité en dépend, le droit de vote aussi et à condition de déclarer une commune de rattachement.
Les lois de mai 1990 et juillet 2000, dites Lois Besson ( du nom du député savoyard Louis Besson, à ne pas confondre avec le triste Eric Besson), bien que ne cherchant pas à favoriser spécialement les gens du voyage, invitaient les communes de plus de 5000 habitants à proposer des aires d’accueil correctes, plus ou moins grandes selon une gestion départementale supervisée par le préfet.
Ces lois seront mises à mal dès la loi sur la sécurité intérieure puis les différents aménagements sécuritaires chiraco-sarkoziens.
En fait, en y regardant de plus près, nous voyons que notre République pratique l’apartheid en désignant un groupe de sous-citoyens, foulant ainsi aux pieds sa devise.
La Liberté est bafouée : essayez, si vous êtes un Rom, d’installer votre caravane dans un camping, même sans étoile, ou de vous arrêter quelques minutes sur une place publique.
Bafouée l’Egalité : avec un carnet ou livret de circulation, vous devez pointer au commissariat ou à la gendarmerie, comme les personnes astreintes à résidence. Vous commencez à obtenir quelques droits si vous déclarez une commune de résidence, à condition de ne pas dépasser 3% de la population !
Quant à la Fraternité, il suffit d’observer les opérations de contrôle dans les campements de nomades : le côté «câlin» des C.R.S vous fait penser à la rafle du Vél’d’Hiv.
Finalement, les Roms ne sont «considérés» que comme prétextes de choix pour des maires ou politiciens, pas toujours de droite, pour justifier des décisions sécuritaires et flatter leur électorat.
Contraints souvent à stationner dans des zones insalubres, à la merci de sectes plus ou moins religieuses, leurs conditions de vie mènent à l’acculturation et à une sorte de lent génocide. Leur histoire rappelle celle d’autres diasporas célèbres comme celle des Juifs ou des Arméniens. Les bonnes consciences ne se réveillent-elles systématiquement qu’après coup, comme après la deuxième guerre mondiale ? Faudra-t-il l’ouverture de nouveaux Dachau ou Buchenvald pour qu’elles se manifestent ?
Il est vrai qu’avec l’augmentation continue de la densité de population en Europe de l’ouest , le nomadisme sera de plus en plus problématique : les zones rurales sans clôtures, sans propriétaires ou non protégées par des décrets ont diminué comme peau de chagrin pendant que les populations sédentaires sont de plus en plus méfiantes et hostiles.
C’est pour ces raisons que la solution des aires de stationnement des Gens du Voyage est intéressante, plutôt que les laisser s’installer n’importe où, dans des zones dépotoirs ( bretelles d’autoroutes, proximité de lieux insalubres, etc…) tout en déplorant la saleté des lieux après le départ des caravanes.
Certes, il ne faut pas tomber dans l’angélisme. Il arrive que des aires de stationnement ne se retrouvent pas aussi propres qu’elles le devraient après un séjour mais c’est, semble-t-il, moins fréquent qu’on ne le dit et, de toute façon, n’est-ce pas le cas de la plupart des lieux fréquentés par un public «de passage» : allez jeter un œil dans les lieux à touristes ou à grand public, dans les forêts ou sur les plages, sans parler du comportement des usagers des camping-cars : ce ne sont pourtant pas des «Gens du Voyage» !
Dans la région du Bourboustan, on botte en touche en ne décidant rien. «C’est à l’Etat de régler le problème».
Mais ces gens sont déjà là, régulièrement. Ce n’est pas l’installation d’un emplacement qui les fera venir !
Est-il vraiment préférable de laisser l’Etat décider à notre place et choisir l’emplacment sachant que le financement sera quand même assuré, d’une manière ou d’autre, par les contribuables.
C’est entre autres ce que faisait remarquer M. Dubois au conseil municipal après le vote négatif de la majorité et des élus d’oppposition de droite au sujet d’une aire de 20 emplacements.
La LDH a édité un guide très complet «Roms de France, Roms en France» environ 100 pages, 10€
Jean-Marie André et l’histoire
Alors voilà, la bête politique a rendu son tablier après 28 ans d’une carrière qui l’a propulsée jusqu’à l’assemblée nationale. Spécialiste du coup de gueule et de l’effet de manche, il démissionne pour «dénoncer la gestion catastrophique et irresponsable de la commune depuis trois ans» dans une dernière (?) saillie qui a longtemps fait le bonheur du Midi Libre et , il faut bien le dire, d’une majorité de Beaucairois.
Élu pour la première fois en 1983 à la tête de la mairie, il n’aura eu de cesse de dénigrer l’action de son prédécesseur, José Boyer, parlant de commune sinistrée à son arrivée au pouvoir. Il le répète encore aujourd’hui afin d’ asseoir sa condition d’homme providentiel qui a permis «la résurrection» de la ville. Amen.
Plutôt que de relancer la polémique qu’il affectionne tant, nous lui offrons pour sa retraite des éléments de réflexions sur quelques faits historiques et néanmoins indiscutables. Sans pour autant espérer de sa part, et pour rester sur le même registre que lui, quelque acte de contrition et de repentir.
Au delà des actes , il y a les idées. Des idées structurées par une philosophie au services de tous et non pour l’intérêt d’un petit groupe. Voici celles qui animaient les différentes équipes Boyer :
- être au service de tous
- faire payer les riches par le levier de la taxe professionnelle ;
- redistribuer les richesses ;
- favoriser les logements sociaux par des programmes de construction individuels et collectifs ;
- défense du petit commerce en refusant l’implantation de grande surface ;
- défense de la laïcité et respect de la loi de 1905 en refusant par exemple les signes religieux pendant les fêtes ;
- lutte contre la spéculation immobilière par la création de zones d’aménagement différées ;
- obligation pour les promoteurs de créer des espaces publics (locaux et places) de participer à l’édification des services publics (école de Puech Cabrier)
- intégration des services publics dans les opérations d’aménagement (écoles, commerces, espaces publics, salle polyvalente, gymnase, etc …)
Quelles étaient les idées de Jean-Marie André et quelles sont celles de son bébé Jacques Bourbousson ?
Une équipe composée de communistes, de socialistes et de démocrates, avec à sa tête José Boyer, gagne les élections le 15 mars 1959. A cette époque, la limite urbanisée de Beaucaire est celle que l’on appelle aujourd’hui centre ville. Les infrastructures publics sont très sommaires voire inexistantes : une voirie digne des voies romaines avec des rues pavées de calades , une ville plongée dans le noir à la tombée de la nuit, un réseau d’adduction d’eau ne desservant que quelques rues, des égouts à ciel ouvert aux entrées de la ville, des bâtiments communaux et des écoles nécessitant un solide rafraîchissement, une absence d’équipements sociaux : pas de foyer restaurant pour les personnes âgées, pas de crèche et pas de maisons des jeunes, et un déficit en logements qui obligeaient les beaucairois à s’exiler.
Voilà l’immense chantier auquel se sont attelées les différentes majorités municipales dirigées par José Boyer. En voici un résumé :
Les premiers efforts se sont concentrés sur les équipements du centre ville. Qualifié de priorité des priorités, l’adduction en eau potable nécessita de gros investissements pour sécuriser et étendre le réseau. Dès 1959 un réservoir de 1000 mètre cubes fut construit à la cote 50 sur la colline du Sizen, un puits de captage et une station de pompage moderne complétèrent ce dispositif. Parallèlement l’extension du réseau d’eau permit d’approvisionner tout le centre ville ainsi que le sud du canal et l’ouest du boulevard Foch, ce qui représentait à l’époque plus de 10 kilomètres de canalisation.
Les premiers travaux d’un réseau de tout à l’égout débutèrent en 1964 grâce à une subvention accordée par l’ État et devaient s’étaler sur deux décennies.
La modernisation de l’éclairage entrepris dès 1960 permit l’installation de luminaire dans toutes les rues du centre-ville l’année suivante.
La réfection des rues fut entreprise, le bitume remplaçant progressivement les « calades ». Alors que huit rues de la ville étaient couvertes d’ enrobé en 1959, on en comptait 92 en 1964 pour une longueur de près de 10 kilomètres linéaires. Ce même effort était entrepris pour la voirie rurale, complété par un curage de la Roubine Royale, d’une installation de panneaux de signalisation à certains carrefours dangereux.
Le nouveau maire, instituteur de son état, ne pouvait être indifférent à l’état de certaines écoles de Beaucaire. De gros travaux furent entrepris pour accueillir dignement les petits beaucairois. C’est aussi au cours de ce mandat que furent inaugurés le collège Eugène Vigne (reconstruit récemment) et le collège d’enseignement technique Paul Langevin pour lesquelles la commune dut supporter l’achat des terrains ainsi que la création des réseaux d’eau, d’assainissement, de gaz et d’électricité.
L’attention portée aux vieux travailleurs se concrétisa par la création d’un centre de paiement de la sécurité sociale, évitant ainsi le déplacement à Nîmes. Celui-ci permit également le remboursement plus rapide des frais médicaux avancés par les patients. Cette mesure prit toute son importance pour les familles les plus modestes.
Une maternité fut ouverte en 1961 mais celle-ci ne put survivre à une politique de rigueur imposée par l’Etat.
Pour répondre au souhait de nombreux beaucairois de rester sur leur commune et alors que nombre d’ entres eux devaient s’exiler, une ZUP fut crée en 1965 dans les quartiers de Puech-Cabrier et La Moulinelle. C’est au cours de ces années que s’élevèrent les résidences ’Les colombes », « Les Iris ». Sans toutefois oublier ceux qui préféraient la maison individuelle puisque dès 1969 des programmes de villas et de pavillons (« Les Oliviers », « Les Grillons », « Les Amandiers ») purent satisfaire une demande croissante.
La constitution d’un syndicat mixte d’équipement le 4 août 1966, en étroite collaboration avec la chambre de commerce de Nîmes, constitua la première pierre qui aboutit en 1973 à la création d’une ZAC de 50 hectares. Elle fut suivie dans la foulée d’une zone d’aménagement différé de 180 hectares afin de prévoir une extension de l’actuelle zone industrielle. Elle connut un succès immédiat avec l’installation d’une unité de Saint-Gobain Industries à la fin de cette même année. De nombreux emplois furent crées et la taxe professionnelle versée facilita le financement et la poursuite des travaux déjà engagés.
On retrouvera une trame de ces grands chantiers au cours des mandats successifs de José Boyer. Sans entrer dans le détails, on peut citer :
- l’extension de la ZUP pour laquelle l’office Départemental HLM réalisa plus de 700 logements collectifs auquel il fallait ajouter 114 pavillons individuels. En 1976 le centre commercial de la ZUP sorti de terre, conférant à l’ensemble une cohérence que l’on ne retrouve pas dans les nombreux lotissements crées par les majorités dirigées par M. André.
- la poursuite de l’effort concernant l’assainissement permit de faire disparaître les cloaques que l’on trouvait aux entrées de la ville. Plusieurs stations de relevage furent créer. Point d’orgue de cette immense progrès, la mise en service d’une station d’épuration moderne était mis en service en avril 1977.
- la création d’un Centre Communale d’Action Sociale après l’acquisition d’un immeuble du boulevard Joffre permit l’ouverture du Foyer Restaurant pour personnes âgées le 5 janvier 1979. Cet équipement hébergea des clubs pour la lecture, les loisirs, la détente, le service de Protection Maternelle et Infantile, le Centre de Planification et le service d’ Hygiène Mentale inaugurée le 24 février 1981. Anticipant la tendance actuelle qui porte des projets de création de structures accueillant à la fois des personnes âgées et de jeunes enfants, la Halte Garderie fut installée dans le même immeuble ouvrit ses portes aux petits beaucairois en avril 1982.
- la modernisation des équipements scolaires et péri-scolaire fut poursuivis : création de cantines scolaires, organisation de classes vertes pour les enfants de Beaucaire, aménagement des circuits de transports, déménagement du centre aéré dans des locaux aménagés sur un vaste terrain, réaménagement de l’ancienne école de Saujean (sur la route de Fourques) en centre d’accueil dont profitèrent de nombreuses associations beaucairoises. La taxe professionnelle de l’usine hydroélectrique contribua largement au financement de la construction de la piscine. Les associations concernées eurent accès dès 1981 à la halle des sports qui comprenait une salle omni-sports, de vestiaires, d’une salle de massage. Structures qualifiés par M. André au moment de sa conquête du pouvoir «d’équipements de prestige»…
- la revitalisation du centre ancien pour sauver le centre-ville du dépérissement fut engagé au cours du quatrième mandat (1977-1983) par la création d’une OPAH (opération programmée de l’amélioration de l’habitat) qui prenait en compte les aspects sociaux, architecturaux et financiers des différentes actions à mener. L’aménagement de la place Vieille fut réalisé, et devait être complété par la réfection de la montée du Château. La commune racheta près de la moitié des immeubles de l’îlot du temple, deux bâtiments de l’îlot de la Glacière ainsi qu’une partie de l’ îlot des Pêcheurs. Cet effort ne fut pas poursuivi par la nouvelle équipe arrivée en 1983, on connaît la suite.
Le mot de la fin revient à José Boyer qui introduisait son livre «Beaucaire une page d’histoire» en évoquant
le témoignage d’un passé récent, mais trop souvent oublié, plus souvent aussi dénaturé dans un but peu honorable par ceux qui, délibérément, prennent trop de licences avec la vérité.
La Gauche continue à réagir
La Gauche continue à réagir
Lors des dernières élections municipales, la gauche était représentée par la liste « Réagir pour Beaucaire » conduite par Georges Cornillon. Cette liste, qui a bénéficié du soutien officiel à la fois du PS, du PC et des Verts était caractérisée tant par sa diversité que par la forte implication de la société civile. Les résultats obtenus par la liste ont montré d’une part le progrès sensible des valeurs de gauche dans la ville, et d’autre part la prise de conscience par la population des enjeux relatifs au projet POWEO. La liste Cornillon est en effet à l’origine de l’introduction du sujet dans le débat électoral.
Fort de la dynamique créée autour de son animateur, le collectif a souhaité poursuivre son action au quotidien sans attendre les prochaines échéances électorales. Cette volonté a pris la forme d’une association dont le nom reste celui adopté durant la campagne afin que l’identification soit la plus claire possible par les Beaucairois.
Georges Cornillon, président d’honneur de l’association a fait le choix de prendre une retraite politique bien méritée après des années de lutte. C’est pourquoi il a décidé de renoncer à la Présidence et, comme il aime à le dire, « laisser la place aux jeunes ».
L’objet de l’association est triple : soutenir et défendre les valeurs de gauche dans la commune et l’intercommunalité, appuyer les élus de gauche du Conseil Municipal, organiser des manifestations citoyennes.
La première assemblée générale s’est tenue le 16 mai 2008 et a permis d’élire le premier conseil d’administration dont les membres sont les suivants : Francis Foussard, Stéphane Linossier, Rose Marie Cardona, Gérard Abizanda, Claude Dubois, Paul Jallat, Jean François Milesi, André Piétri, Christiane Rott, Christian Bastet et Denise Jiollent.
Un journal local et un site Internet sont d’ores et déjà en cours d’élaboration.
Par ailleurs, l’association nous donne rendez-vous le 13 juillet en fin d’après-midi au « Pré » à Beaucaire pour un rassemblement convivial et citoyen intitulé « fête des libertés ».
Nous contacter : F. Foussard – 06.77.96.47.96 ou via notre formulaire de contact