NUL N’EST CENSÉ IGNORER LA LOI

Pourtant c’est bien ce que fait le maire de Beaucaire depuis des années

NUL N’EST CENSÉ IGNORER LA LOI •C’est la petite musique qui monte à droite : les 32 départements de gauche qui ne veulent pas appliquer la «préférence nationale» créée par la loi immigration sont dans l’illégalité. Éric Ciotti, sur France Inter ce matin, s’indigne. «On est dans une République bananière ? Il y aurait des petits roitelets locaux qui décideraient de ne plus appliquer les lois de la République ? C’est de la sédition. […] Tout le monde doit appliquer la loi de la République», estime le toujours très mesuré président de LR. Tout le monde ? Y compris son grand copain Laurent Wauquiez ? Cela nous étonne car on n’a pas trop entendu Ciotti lorsque le président d’Auvergne-Rhône-Alpes a décidé de ne pas appliquer dans sa région la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN), comme il l’a annoncé en octobre. Concernant la loi immigration, les départements concernés ne dérogent pas à la loi, comme l’analyse sur France Info ce matin Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris II. «[Ils veulent] produire une allocation supplémentaire qui viendrait en complément de ce qui serait perdu pour leurs actuels locataires. Si les départements ont le budget pour le faire, légalement, ils peuvent le faire», a-t-il indiqué. Allons bon, Ciotti aurait donc dit une ciottise ?  

Depuis Libération

Vive la crise politique

Le vote de la loi concernant l’immigration peut être analysé de plusieurs manières. Certains en ont une conception politicienne autour de la question du Rassemblement national (RN). Leur vision, assez banale et généralement répercutée par la presse conforme, s’inquiète plus du vote RN quand il leur est hostile que lorsqu’il leur est favorable. Mais ils ne semblent pas remarquer qu’ils font eux-mêmes du RN l’épicentre du jeu politique.

En fait, ce que les principaux responsables et leur presse aux ordres n’acceptent jamais de regarder, c’est l’état lamentable des institutions que révèlent les évènements politiques depuis quelques mois. Un gouvernement minoritaire et même largement illégitime depuis les élections de 2022 gouverne par ukases et refuse l’expression démocratique, y compris celle du Parlement comme l’a montré le non-vote de la loi retraites, adoptée aux forceps via le 49-3.

Les évènements les plus récents ne sont pas un accroc temporaire et accidentel. Ils ne sont que le prolongement des dénis successifs de démocratie engagés depuis que Nicolas Sarkozy, avec l’aide des parlementaires, a bafoué le vote des Français exprimé le 29 mai 2005, depuis que les gouvernements successifs, face aux manifestations populaires, font la sourde-oreille, utilisent la force et la masquent par des débats inutiles ou des conventions qu’ils manipulent.

Répéter en boucle, dans ce champ de ruines, que « ce n’est pas la rue qui gouverne » et se féliciter d’avoir des institutions qui évitent la chute du gouvernement n’est qu’une manière de dire « taisez-vous et laissez-nous diriger ». En fait, il est anormal que, dans une crise politique aussi évidente, le gouvernement n’ait pas été renversé, qu’il n’y ait pas dissolution de l’Assemblée ou même que la place du Président de la République ne soit pas évoquée.

Il ne s’agit pas de se réjouir de la crise profonde aujourd’hui. Il s’agit, en revanche, de la regarder en face de façon constructive et d’en tirer enfin les conséquences. On ne peut pas parler perpétuellement de démocratie et la nier dans la pratique. Ces méthodes autoritaires doivent cesser et laisser la place à un retour pacifique, mais ferme, à la volonté du peuple, fondement de la démocratie, exprimée en particulier par les citoyens dans leurs assemblées communales. Tel est le sens de l’élection d’une Constituante au suffrage universel.

André BELLON- pour une nouvelle constituante

MACRON….SANCHEZ ….Même combat ??? ou même nullité ?

Au Mont-Saint-Michel, le confusionnisme d’Emmanuel Macron

Historiquement absurdes, grossièrement cocardiers, les propos du Président dans la Manche flattent une France réac qui n’a toujours pas digéré la Révolution.

par Thomas Legrand

publié le 6 juin 2023 à 20h23

Décidément, il ne faut pas lâcher Emmanuel Macron et l’histoire ! Le voilà qui vient encore de procéder, sur l’universalisme, à un amalgame conceptuel qui mériterait un zéro pointé en philosophie s’il s’agissait d’une copie du bac. Il ne s’agit pas d’un devoir de lycéen, mais plutôt d’une carte postale à un vieil oncle bien réac qu’on décide de câliner pour une sombre histoire d’héritage. Visez un peu cette phrase prononcée au Mont-Saint-Michel lundi et postée sur le compte Twitter du Président : «En mille ans, sa silhouette est devenue un emblème de l’universalisme français. Son abbaye, le symbole de ce que nous sommes : un peuple de bâtisseurs.»

Fait-il exprès ?

Au-delà de l’aspect cocardier de bon aloi (qui c’est qui bâtit dans le monde d’aussi belles abbayes, hein ? qui ?), le début du propos est d’une abyssale absurdité. Comment lier l’universalisme et le Mont Saint-Michel ? Emmanuel Marcon confond-il universalisme philosophique et universellement connu, ou fait-il exprès ? La réponse est dans la question. L’universalisme français n’a pas 1 000 ans, tout au plus 300. Il date du siècle des Lumières, de Rousseau puis Voltaire. Il fonde, plus tard, avec la république et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, notre identité politique depuis 1789. Il est décliné en 1905 par la grande loi de séparation des Eglises et de l’Etat. L’universalisme français ne s’est donc absolument pas construit avec les cathédrales mais, au contraire, dans l’idée de l’émancipation vis-à-vis de la religion. D’ailleurs en anglais, le terme French universalism est lié à la Révolution, au triptyque «Liberté, égalité, fraternité» et aujourd’hui à la laïcité.

Voilà ce qu’inspirent les propos d’Emmanuel Macron au spécialiste des Lumières et de l’universalisme, à Antoine Lilti, professeur au collège de France, auteur de l’Héritage des Lumières (Seuil) : «Alors que l’universalisme français, dans le discours politique, est habituellement associé à la République, à l’héritage des droits de l’homme et à la laïcité, Emmanuel Macron semble l’identifier au christianisme médiéval. Derrière le brouillage politique, il y a le fantasme d’une unification des mémoires et des imaginaires historiques, mais les mots finissent par perdre toute signification».

Sous-texte fluo

Donc soit Emmanuel Macron est nul en philosophie soit, plus sûrement, il mène une campagne de relativisation de l’héritage républicain. Sa prétention à briser les clivages irait-elle jusqu’à vouloir rétablir la notion de France des cathédrales, France éternelle, en effaçant l’acte de rupture fondamentale que furent la Révolution et sa vision de l’homme ? La France n’est certes pas née de 1789, et son Etat centralisateur, le rapport troublé de son pouvoir avec les papes est, c’est vrai, millénaire. Mais si les mots ont un sens, l’universalisme n’a rien à voir avec ça. Emmanuel Macron se prendrait-il, non pas pour le président de la République mais pour le président de la France ? Louis XVI, roi de France ou Louis-Philippe, roi des Français après la Révolution, c’est un vieux débat, et le Président fait le chemin inverse. Ça serait comique s’il n’y avait pas, via un sous-texte fluo, une intention politique. Emmanuel Macron s’adresse à la France réac, celle qui, au fond, n’a toujours pas digéré la Révolution, n’osait plus le dire depuis Vichy mais qui réapparaît. Il pense peut-être couper l’herbe sous les pieds de Marine Le Pen avec ce confusionnisme conceptuel sur l’universalisme. En fait, il lui tond la pelouse de l’Elysée. Gratuitement en plus.

Le réforme des retraites vue par Macron

Je n’aurais pas la prétention de me prétendre journaliste politique mais il y a tout de même quelque chose que je vois pas souvent écrit dans les médias c’est que cette réforme des retraites n’est pas simplement une réforme des retraites mais une décision de réduire la dette et c’est sous la forme d’un PLFSS (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale) que Macron a décidé de l’engager (via une forme nommée : Véhicule Législatif) après avoir reçu ses ordres des organismes financiers et annoncée à Bruxelles par le biais des retraites et pas autrement. Cela rapprocherait l’âge de départ des autres pays car si certains le font pourquoi pas la France ? Et alors, quel rapport ?

D’ailleurs, qu’avons nous entendu de la part de ce président le jour même de l’usage de ce fameux 49.3 c‘est bien :

«Des risques financiers trop grands pour le pays »

Voilà ce qu’on entend comme si c’était uniquement la retraite des français.e.s qui provoquait cette hausse des taux d’intérêts (3 % à l’heure actuelle) alors que dans la rue c’est l’usure au travail, les maladies et des chiffres qui ne mentent pas :

« Il n’y a que 57 % des personnes qui passent directement de l’emploi à la retraite »

« 10 % des personnes de plus de 57 ans sont sans emploi et pas à la retraite c’est à dire au chômage ou dans le pire des cas au RSA » et dans ce cas, elles ne cotisent pas à la retraite ou à des taux très infimes ce qui implique une pension de retraite très diminuée et ce n’est pas le rallongement jusqu’à l’âge de 64 ans qui va améliorer leurs situations mais bien plutôt l’aggraver.

25% des hommes n’atteignent pas l’age de 62 ans….

1 ouvrier du bâtiment meurt tous les jours

Macron aurait pu choisir d’autres voies pour financer les retraites futures. Des personnes auraient accepté une petite augmentation de leurs prélèvements, par exemple, et surtout il fallait prendre l’argent où il est, chez les profiteurs de la crise énergétique, et chez ceux qui achètent des Picasso grâce aux milliards engrangés. Tout ce pognon de dingue qui enrichit les plus riches et qui se voient exemptés de participer à l’effort demandé à la nation toute entière mais pas eux.

Pourtant, ce financement ne représente que 0,1 % du PIB soit pas tout à fait 17 milliards d‘euros et 17 milliards d’euros, ce n’est pas si difficile à trouver à coté des sommes dépensées pour le « quoi qu’il en coûte ».

La loi est passée, à 9 voix près…. Une misère…et elle met en colère un peuple français qui se rend bien compte qu’il a été lésé tant sur le contenu (flou) que sur la forme (autoritaire).

Il va falloir engager un combat décisif contre ce gouvernement qui pense nous réduire à de simples serviteurs du capital.

« Retraite à 60 ans : Marine Le Pen corrige sa copie. » Rappel en 2022

Présidentielle : Marine Le Pen détaille son projet de réforme des retraites

La candidate à la présidentielle du RN a présenté ce jeudi 17 février les contours d’un système progressif réservant la retraite à 60 ans aux personnes entrées dans la vie active entre 17 et 20 ans, une proposition éloignée de ses précédents programmes à la présidentielle défendant une retraite à 60 ans pour tous.  

C’est un sujet sur lequel la candidate se sait attendue. La dernière fois que Marine Le Pen s’est exprimée sur cette thématique, la députée du Pas-de-Calais promettait de rétablir une retraite pour tous à taux plein à partir de 60 ans. Jugée irréaliste d’un point de vue budgétaire par de nombreux observateurs, cette mesure phare avait fait grincer les dents d’une partie de ses partisans et des membres du RN aux idées économiques d’inspiration libérale.

La candidate d’extrême-droite rejette l’idée d’un possible rétropédalage et explique cette redéfinition de promesse comme une nécessité au vu de la situation budgétaire, « nous héritons de 600 milliards d’euros de dette », a expliqué la candidate du RN. Interrogé le 16 février sur les raisons de ce renoncement de cet indicateur fort dans la matinale de France Inter, le président par intérim du RN Jordan Bardella a défendu les choix faits par sa famille politique. « Ce n’est pas un revirement, nous sommes pragmatiques […] et prenons en compte la situation économique du pays », avait-il alors déclaré.

Un système progressif de départ à la retraite, « c’est simple et pourtant si révolutionnaire »

La candidate promet désormais l’instauration d’un système progressif de départ à la retraite « dès son élection. » Marine Le Pen envisage toujours une retraite à 60 ans avec 40 annuités mais plus pour tout le monde. L’âge légal de départ dépendrait de la date d’entrée dans la vie active. « Travailler plus tôt, c’est travailler plus dur et donc partir à la retraite plus tôt », a-t-elle expliqué. Les principaux bénéficiaires de ce système progressif seraient ceux qui ont commencé une carrière professionnelle entre 17 et 20 ans. Ces derniers bénéficieraient d’une retraite à taux plein à 60 ans s’ils ont cotisé quarante ans (160 trimestres). « Plus l’âge d’entrée dans l’emploi sera bas, plus le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier du taux plein le sera aussi », a résumé la candidate. Pour les personnes entrées dans la vie active entre 20 et 24, la candidate envisage une retraite à taux plein entre 160 et 168 trimestres de cotisation. Selon la candidate, cette réforme permettrait de stimuler l’activité des jeunes en les encourageant « à privilégier l’activité, la création de valeur à la poursuite d’études ne leur garantissant pas toujours un emploi. » Pour les personnes entrant dans la vie active à partir de 25 ans, le projet prévoit qu’ils devront cotiser au minimum 42 annuités pour bénéficier d’une retraite à taux plein sans décote.

La candidate rappelle que cette proposition de réforme des retraites occupe une place « centrale » dans son projet présidentiel. Marine Le Pen propose également plusieurs mesures pour améliorer la vie des retraités en revalorisant le minimum vieillesse à 1 000 euros par mois et en indexant les pensions sur l’inflation.

« Mes adversaires veulent encore limiter le droit à prendre une retraite digne pour financer leur mauvaise gestion »

Au coude-à-coude avec Valérie Pécresse, Marine Le Pen a critiqué l’incohérence du programme sur les retraites de la présidente de région, « ça a déjà changé trois fois ». « Pour une ‘Mozart ’de l’économie, j’ai du mal à comprendre la mélodie. » L’ancienne ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy fixe un départ à 65 ans. La candidate RN s’en est également prise à l’autre candidat d’extrême-droite, Éric Zemmour. L’ex-polémiste a récemment proposé un allongement de l’âge de départ à la retraite à 64 ans et a proposé lors de son meeting à Lille la possibilité d’accorder une prime annuelle sans taxe salariale ou patronale aux employés pour un montant supérieur à « trois mois de salaire net » par an. « C’est la pire des propositions, une philosophie de trader appliquée aux salariés du privé », selon Marine Le Pen. Pour la députée du Pas-de-Calais, ses deux adversaires partagent la même ambition : « Ils sont tous les deux favorables à un report de l’âge légal de la retraite ce qui signifie une augmentation du nombre d’annuité pour obtenir un taux plein, comment feront les salariés pour travailler à un âge avancé ? ».

Interrogée sur son âge de départ à la retraite dans le cadre de sa réforme, la candidate avoue ne pas s’être interrogée sur ce point. « J’ai commencé à travailler à 23 ans et quelques, ça veut dire que je partirai à la retraite à 65 ans », explique-t-elle.

Départ de Nicolas Bay, de mauvaises manières

Interrogée sur les propos de son ex-porte-parole de campagne Nicolas Bay, jugeant le Rassemblement National, « plus proche d’une secte que d’un parti mature », Marin Le Pen regrette de mauvaises manières, « La manière dont ces gens partent, ça en dit beaucoup plus sur eux que sur nous. » La candidate rappelle que depuis qu’elle a pris la présidence de son parti en 2011, son rassemblement a enregistré de nombreux ralliements : Thierry Mariani, Jean-Philippe Tanguy, Alexandre Loubet, Jean-Paul Garraud… « Ils se sont tous bien tenus avec la formation qu’ils ont quittée ou le dirigeant avec lequel ils ont combattu politiquement, parce que ce sont des gens bien et que c’était une condition qui était posée pour leur ralliement. »

47°1 le matin, 44°3 le midi, 49°3 le soir !

Même si la Constitution de la Vème République a été calquée sur la monarchie constitutionnelle anglaise, elle avait surtout, dans l’esprit des Gaullistes de 1958, des bases bonapartistes. Le prétexte officiel des législateurs de 1958 était d’arriver à un bipartisme, un grand parti de droite et un éternel parti minoritaire de gauche. Finis les gouvernements qui sautaient après un mois d’exercice sous la IVème République.

Au rôle prépondérant du gouvernement, appuyé par une majorité de « godillots », s’ajoute la mission présidentielle des relations extérieures, de la paix comme de la guerre, des crédits militaires sans discussion à l’Assemblée.

Depuis la Constitution, mise en place par le référendum de 1959, la tendance bonapartiste n’a cessé de se révéler jusqu’à ce jour avec son dernier avatar : Macro Léon.

Comme un Tsar, il règne par oukase, sans tenir compte des promesses précédentes et se montre, à ce sujet, bon disciple de Chirac qui disait : « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient ».

Les coupures d’électricité non ciblées, ce sont les inégalités aggravées

Maxime Combes

Maxime Combes

Le gouvernement prévoit de possibles coupures d’électricité cet hiver. Dans de nombreux d’articles de presse du jour, vous lirez que ces coupures pourraient concerner jusqu’à 60% de la population. Vous y lirez aussi qu’il pourrait être « déconseillé de monter dans un ascenseur ou de prendre sa voiture en cas de coupure en soirée ». « Ascenseur et feux de circulation pourraient ne pas fonctionner ». «  Pour éviter que des trains ne soient bloqués deux heures au milieu d’une voie », la SNCF pourrait supprimer des trains, car le système de signalisation, relié au réseau général, pourrait être coupé.

Mieux. Des écoles pourraient être fermées le matin. Et vous n’avez pas la garantie à ce stade que les numéros d’urgence seront accessibles partout et tout le temps. Rassurez-vous néanmoins puisque les hôpitaux, prisons, casernes de pompiers, gendarmeries, commissariats et voisins immédiats de ces édifices resteront alimentés : vous ne pourrez peut-être pas appeler les secours, mais vous pourrez courir aux urgences. On nous promet que les coupures pourraient avoir lieu entre 8 heures et 13 heures et entre 18 heures et 20 heures mais qu’elles ne dureront pas plus de deux heures consécutives et qu’« une même zone ne sera pas délestée deux fois de suite ».

Hors infrastructures vitales et de sécurité, il semble donc n’y avoir aucune réflexion sur l’utilité sociale, économique et écologique des activités qui pourraient ne plus être alimentées.

J’ai hâte. Oui, j’ai hâte de voir comment seront justifiées l’annulation de trains et la fermeture d’écoles pendant que les remontées mécaniques de Megève ou Courchevel continueront à fonctionner.

Hâte de voir comment allons-nous accepter de ne pas avoir de courant pour réchauffer la soupe à 19 ou 20 heures pendant que des panneaux publicitaires lumineux continueront à fonctionner dans les gares et nos centre-villes. 

Hâte de voir la piscine en plein air chauffée à 28°C du Lagardère Paris Racing dans le 16ème à Paris (quartiers riches) continuer à distraire ses membres sélectionnés quand les ascenseurs des tours des quartiers populaires d’Aubervilliers, Bobigny, Clichy-sous-Bois, Grigny seront arrêtés.

Hâte aussi de voir l’aéroport de Roissy-CDG continuer à fonctionner quand la Ligne 13 du métro à Paris sera mise à l’arrêt.

Hâte enfin de voir comment sera justifiée l’absence de courant en début de soirée dans une petite ville pendant que le stade de foot, le gymnase et le cours de tennis de la ville d’à-côté pourront continuer à éclairer des mecs tapant dans un ballon ou une balle. (précision : taper dans un ballon, c’est cool).

J’ai hâte, oui. Vraiment hâte, tellement je n’en reviens pas. Tellement tout cela me met en colère. Pour trois raisons au moins :

1) Ce possible rationnement imposé de l’accès à l’électricité que nous allons devoir supporter ne vient pas de nulle part. Il serait trop facile d’en reporter la seule responsabilité sur Vladimir Poutine et sa guerre en Ukraine. Que l’on soit clair : Poutine est un criminel et cela fait des années que nous le savons. Mais ce rationnement imposé à des populations qui ne sont pas préparées est directement le résultat de l’incurie de gouvernements actuels et passés qui ont été incapables de mettre en œuvre une politique de transition énergétique qui aurait réduit nos besoins et nous aurait affranchi de nos dépendances fossiles et géopolitiques.

On ne le rappellera jamais assez : si les objectifs du Grenelle de l’Environnement (2008) en matière d’isolation des bâtiments avaient été tenus, nous économiserions l’équivalent du gaz que nous importions de Russie avant le début de la guerre en Ukraine. Quand on constate que le gouvernement vient de rejeter les propositions visant à augmenter les crédits dévolus à la rénovation énergétique des bâtiments, avec pour conséquence le fait qu’on va moins isoler de logements en 2023 qu’en 2022, on comprend qu’aucune leçon n’en a été manifestement tirée.

2) Puisque ces mesures de rationnement imposé semblent inéluctables, leur mise en œuvre devrait s’appuyer sur un débat public démocratique de qualité pour savoir où, quand et comment les appliquer. A la place, nous avons l’alliance d’une technocratie d’État et d’un gouvernement enfermé dans sa tour d’ivoire en charge de prendre des décisions qui ont des répercussions sur l’ensemble d’entre nous et pour lesquels ils n’ont reçu aucun mandat. Quelle légitimité auront ces décisions ?

3) Ce plan de rationnement de l’électricité vient après un plan de sobriété fondé sur des engagements volontaires et des incitations non contraignantes, qui faisait l’impasse sur l’essentiel : stopper les productions superflues ; réduire les inégalités ; financer les services publics (transports…) et isoler les logements. Nous l’avions résumé ainsi : 1) La sobriété sans égalité, c’est l’austérité pour les plus pauvres ; 2) La sobriété sans interdiction des activités nocives, c’est une politique de classe qui s’affirme ; 3) La sobriété sans services publics, c’est l’austérité pour la majorité ; 4) La sobriété sans isolation généralisée, c’est la précarité énergétique prolongée.

Impréparation. Incurie. Éloignement. Illégitimité. Contradictions et impasses multiples : n’avons-nous pas déjà vu ce film ? En est-on réduit à espérer que l’hiver ne soit pas trop froid ?

Maxime Combes, économiste et auteur de Sortons de l’âge des fossiles ! Manifeste pour la transition (Seuil, 2015) et co-auteur de « Un pognon de dingue mais pour qui ? L’argent magique de la pandémie » (Seuil, 2022). 

Les coupures d’électricité non ciblées, ce sont les inégalités aggravées © @MaximCombes

France bleu le 06/11

Bonjour,

Dans le 7h00, à propos de la nomination à la vice-présidence du RN de M. Sanchez, vous ne donnez la parole qu’à des Beaucairois qui semblent satisfaits. Vous mentionnez que Julien Sanchez a été quasiment plébiscité en 2020 avec 60% lors des municipales.

Il suffirait pourtant de reprendre les résultats en voix et de faire un petit calcul de niveau CM2 pour réaliser que le RN, depuis 2014, ne reçoit que 3000 suffrages (à 200 ou 300 près) sur environ onze mille électeurs inscrits : depuis vingt ans, le FN à Beaucaire tourne autour des 30% des inscrits.

En 2020 c’est l’abstention record, à cause du COVID, qui a permis l’élection au premier tour et, s’il y avait eu un second tour, il est presque certain que le RN ne l’aurait pas emporté.

Essayez d’avoir plus de rigueur dans vos « micro-trottoirs » car je crains fort que le bleu de France Bleu ne tourne au Bleu-Marine !

Rappelons aussi que M. Sanchez salarie ou a salarié des identitaires comme chef de cabinet : Holly Harvey-Turchet, Damien Rieu et Sterligov et a côtoyé un nouveau mis en examen, le Cardinal Pastis pour un apéro partagé et allongé à l’eau bénite.

Salutations plutôt inquiètes d’un Beaucairois.