Le 1er septembre, 15 employés sur 19 de l’Institut Saint-Roman sont reçus pour un entretien préalable au licenciement par un administrateur judiciaire, dans la conciergerie de l’ex Saint- Félix (cf. articles de Midi Libre des 30 août et 2 septembre). Le lycée, ouvert en 1989, est fermé brutalement en cette rentrée, et 10 professeurs sont mutés à Alès, Nîmes, Sète ou Lunel.
Comment en est-on arrivé là ?
Depuis quelques années l’Enseignement catholique vit des heures difficiles sur Beaucaire. Notre-Dame suit son bonhomme de chemin, avec plus de 300 élèves en primaire et 8 classes au collège, mais a des locaux exigus, et pas de marge d’investissement. Saint-Félix (école, collège, lycée, CAP ébénisterie, internat) a des difficultés à entretenir, chauffer, mettre aux normes ses bâtiments anciens.
La Direction diocésaine veut depuis des dizaines d’années un rapprochement entre les deux établissements pour mutualiser les ressources. Tout le monde se doute qu’il y aura des suppressions de postes, que ce soit parmi les personnels OGEC, ou parmi les enseignants : on ne pourra maintenir le même nombre de classes par niveau.
Décisions arbitraires
Et le directeur diocésain, assisté du président de l’Union départementale des organismes de gestion, prend, sans concertation, des décisions arbitraires : mettre le primaire à Saint-Félix, alors que les parents habitent pour la plupart au centre-ville, le collège et le lycée à Notre-Dame, alors que les internes sont toujours logés à Saint- Félix… Et il garde le personnel, qui était au minimum dans chaque établissement, pour éviter de faire des vagues : un directeur du collège, une directrice du lycée, une directrice de l’école, deux CPE, les surveillants, les secrétaires, les comptables, les ATSEM…
Décisions autoritaires
La suppression de l’internat pour raisons de sécurité accélère la baisse des effectifs, fragilisant ainsi la pérennité du lycée qui ferme brutalement à la rentrée 2011, sur décision autoritaire de l’Enseignement catholique.
Suite à cette gestion désastreuse, les difficultés financières deviennent insurmontables. L’établissement est mis en redressement judiciaire en janvier 2011. Il risque la fermeture totale. La mairie prépare un plan d’urgence pour recevoir les 350 élèves de primaire. Alors un établissement catholique privé se manifeste en Zorro ! D’Alzon, appelé par les présidents nouvellement nommés des associations propriétaires. Le matériel : mobilier, informatique… est racheté à vil prix et le nouveau chef d’établissement ne reprend pas 16 personnes : le directeur du collège-lycée St Roman qui négocie financièrement son départ et les 15 personnes citées.
Le travail effectué jusqu’alors par le personnel licencié le sera désormais par du personnel déjà en place tournant sur les différents sites de d’Alzon : 20 secrétaires, 20 surveillants, 9 hommes d’entretien, 5 comptables. Même le directeur du collège est déjà directeur adjoint sur Nîmes ! Une assistante maternelle seulement est gardée, peut-être que certaines seraient réembauchées plus tard.
Une réunion au Casino a rassuré les parents. Mais comment vont-ils accepter de ne plus avoir de contact direct (des permanences seront assurées !) mais par internet : payer la cantine, lire le cahier de texte, recevoir des SMS en cas d’absence de leur enfant… Comment les élèves vivront-ils l’absence des personnes qui les entouraient jusqu’à présent ?
Et quelle confiance faire à une structure qui n’a aucun scrupule à mettre à la porte 15 personnes dans des conditions indignes, et qui se targue de promouvoir des valeurs d’amour et de partage ?