Lettre d’information de septembre 2011

Poker Menteur

Samedi 2 septembre au matin, les salariés de MONCIGALE nous ont fait part de leurs soucis, de leurs souffrance. Ils ont pu ainsi exprimer, crier leur colère, en constatant l’absence de projets et la dégradation de leurs conditions de travail.

Petit retour en arrière, en 2006, les CHAIS BEAUCAIROIS est une entreprise qui emploient 354 personnes et génèrent 2,6M€ de profits. En 2007 le groupe BELVEDERE (BVD) rachète le groupe MARIE BRIZARD, détenteur des CHAIS BEAUCAIROIS et le rebaptise MONCIGALE pour faire plus « noble », dixit le PDG. De 2007 à nos jours, les pertes cumulées s’élèvent à 14M€, 114 personnes ont quitté l’entreprise tandis que MONCIGALE sert de réserve de « cash », comme bien d’autres filiales, pour éponger les dettes abyssales de la « holding » BVD. Qu’à cela ne tienne, cela n’empêche pas M. ROUVROY, PDG de BVD, de déclarer dans la presse en février 2011 :

Nous avons stoppé l’hémorragie […] nous sommes ambitieux pour MONCIGALE […] nous avons sauvé l’emploi de centaines de salariés dans le Gard.

Avec l’installation du siège social de BVD sur Beaucaire c’est donc la communauté locale des « décideurs-menteurs » qui devrait gagner au moins une recrue. De fait il n’y a donc rien de surprenant à voir M. BOURBOUSSON s’inviter au conseil d’administration de BVD. Ainsi, malgré les 375M€ de dette de BVD, malgré une absence de publication des comptes depuis 3 ans, malgré la condamnation de M. ROUVROY par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) pour manipulation des cours de l’action BVD, malgré l’annulation du plan de sauvegarde pour non respect du plan de désendettement, « dormez tranquille salariés et beaucairois , une nouvelle usine ultra-moderne sera bientôt construite en zone industrielle et d’ici là surtout, n’oubliez pas de voter J. BOURBOUSSON à chaque fois que vous en aurez l’occasion ».

Cette fuite en avant est suicidaire.

Il serait plus judicieux que M le Maire s’emploie à sortir MONCIGALE du giron de BVD et à lui trouver un repreneur parmi les groupes vinicoles régionaux. L’entreprise n’a en effet pas besoin de spéculateurs qui ne visent que les taux de profits à 15% à cours terme que permet de dégager le grand casino des marchés financiers au prix de la casse de l’outil industriel.

Patron de droit divin ?

Comment qualifier les méthodes employées par l’Enseignement catholique dans la solution trouvée pour « sauver St Roman » ? (cf Midi Libre des 2 et 7 septembre 2011)

Pendant des années la Direction diocésaine et l’Union Départementale des Organismes de Gestion de l’Enseignement Catholique gèrent de façon catastrophique la fusion prévue entre les deux établissements beaucairois. Et leur incompétence entraîne la mise en péril de toute la nouvelle structure. Or, l’enseignement privé scolarise en Primaire 350 enfants que la Mairie serait bien en peine d’accueillir en urgence dans de bonnes conditions : pas de locaux, pas de places en cantine… Donc d’Alzon, avec sa réputation d’efficience, est accueilli en sauveur. Qu’importe que 6 licenciements « seulement » aient été prévus, c’est 15 lettres qui sont envoyées pendant les vacances, ce sont 15 personnes qui sont traitées en parias devant les grilles de leur école. Et celles qui restent ou viennent de Nîmes, du Grau du Roi ou de Vestric et Candiac, devront savoir, au nom de Dieu, donner de leur temps pour assurer les tâches non compressibles…

Lettre d’information d’août 2011

Questions naïves et estivales

Sur la crise

L’emploi de prénoms féminins pour nommer les tempêtes, les ouragans, les typhons n’est pas l’usage pour désigner les ratés de l’économie mondialisée. On lui préfère des termes techniques. Crise des subprimes en 2008, crise de la dette des Etats en 2011. Parce que l’affaire est compliquée, parce qu’il faut être initié pour comprendre la mécanique des échanges et du commerce, on circonscrit le débat entre spécialistes qui nous expliquent que nous vivons au-dessus de nos moyens (la preuve : nous sommes endettés) et que maintenant il va falloir se serrer la ceinture.

Sarkozy s’agite pour sauver la Grèce en juillet, Sarkozy s’agite pour sauver l’Europe en août, devra-t-il s’agiter à l’automne pour sauver le monde ? Mais il le fait les poches vides, pressé qu’il est par les investisseurs privés (fonds de pensions que vous nourrissez peut-être si vous possédez des assurances-vie), par les agences de notation, par les banques privées qui lui prêtent de l’argent qu’elles ont elles-mêmes emprunté à la Banque centrale européenne. Tiens, par exemple, ne serait-il pas judicieux de permettre aux Etats souverains d’emprunter directement auprès de la Banque centrale, sans commission ? Un peu comme les consommateurs toujours plus nombreux qui achètent directement leurs légumes chez les producteurs pour court-circuiter la grande distribution ? Question naïve ou stupide pour un économiste de tendance libérale, question de bon sens pour le simple citoyen qui achète des légumes.

Sur Belvédère

M. Bourbousson s’est affiché dans le Midi Libre du 2 août aux côtés d’un dirigeant de Belvédère qui a racheté la société beaucairoise Moncigale en 2007. Belvédère rencontre des difficultés financières depuis plusieurs années, son PDG vient d’être condamné par l’autorité des marchés financiers, le gendarme de la bourse, pour défaut d’information et manipulation de cours. Dans le même temps, on promet aux salariés la construction d’une unité moderne en zone industrielle. Mais avec quel argent ? Peut-être avec celui de M. Bourbousson qui entre au conseil d’administration.

Sur la droite à Beaucaire

Face à face d’anthologie qui opposa jeudi 23 Juillet la majorité de droite dirigée par M. Bourbousson et l’opposition de droite réincarnée en Christophe André. Théâtre des grandes manoeuvres : deux terrasses envahissantes de restaurants. Quelles différences entre ces deux personnalités ? Un simple boulevard, pas plus.

Sur Veolia encore

La majorité a permis à Veolia d’étendre son emprise sur la ville en lui offrant le contrat d’entretien du réseau pluvial, ceci sous la forme d’un avenant au contrat d’assainissement voté par la majorité municipale le 28 avril. Qui dit avenant, dit marché de gré à gré, c’est-à-dire sans avoir recours à une procédure d’appel d’offre, sans concurrence quoi. Pas mal pour un contrat d’au moins 800 000 €. Saisi par les élus de gauche, le préfet n’a rien trouvé à redire à cette procédure dans un courrier daté du 10 août. Circulez, y’a rien à voir ! semble nous dire le représentant de l’Etat. Alors la question est candide : M. Bourbousson défend-il avant tout les intérêts des Beaucairois ou ceux de Véolia ? Quant à savoir si Veolia est capable de déboucher un déversoir, un élément de réponse dans ce diaporama : Ca pue ! qui date de septembre 2010.