Lors du conseil municipal du 24 mars 2010, la majorité a fait voter un texte visant à limiter les frais de déplacements des personnes siégeant aux commissions municipales. Seules deux personnes seraient défrayées dorénavant. Nous rappelons aux contribuables Beaucairois que les élus, s’il s’agit d’eux, touchent déjà une indemnité pour assurer leurs fonctions (qu’ils n’ont pas oublié d’augmenter dès les premiers conseils de leur mandat) et qu’en matière d’économie il aurait été préférable de limiter les frais à un certain montant.
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Le FN à Beaucaire
L’insécurité républicaine
Que faut-il retenir des résultats à Beaucaire des dernières élections régionales ? Avec une participation au premier tour de 42 % et d’un peu plus de 48 % au second tour, il serait hasardeux de tirer des conclusions définitives sur les rapports de force entre la gauche et la droite/extrême- droite.
Mais une nouvelle fois, Beaucaire offre au front national l’un des ses meilleurs scores, celui-ci dépassant la barre des 36 % au second tour. Cette situation n’est pas nouvelle, malheureusement, puisque Le Pen obtenait un score à peu près identique au premier tour des élections présidentielles de 2002. A cette époque les raisons de ce vote protestataire étaient déjà connues et analysées dans les médias : chômage et pauvreté endémiques, centre-ville transformé en ghetto social et ethnique, insécurité et impunité de petites frappes se livrant au commerce de stupéfiant, racisme viscéral d’une partie de la population.
En huit ans rien n’a changé, les mêmes causes entraînant les mêmes effets. La responsabilité des dirigeants politiques locaux est évidente, ceux-ci ayant systématiquement instrumentalisés le thème de l’insécurité à des fins électoralistes. A droite, Jean-Marie André et ses affidés, par ses nombreuses déclarations, a contribué à décomplexer les idées xénophobes et racistes. L’abandon du centre-ville, transformé en ghetto, ce vivier de peurs si fédératrices, a servi les discours sécuritaires de la droite locale et a justifié le recours massif à la vidéo-surveillance. Personne ne peut nier son inefficacité (sauf les démagogues et les actionnaires des sociétés commercialisant ce matériel) à Beaucaire, les dernières fusillades dans le centre en apportent une preuve flagrante et… détonante.
A droite toujours, un Bourbousson qui nie du bout des lèvres le soutien du FN local qui lui a permis d’être élu. Son action prolonge celle de ses prédécesseurs en matière de sécurité et son implication dans ce dossier inexistante.
A gauche le thème de la sécurité a été longtemps un sujet tabou, un thème sensible qu’il ne fallait pas aborder, une pente glissante sur laquelle il ne fallait pas se laisser entraîner. Mais ce déni de réalité ne répond pas à une attente des classes populaires, en particulier celles du centre-ville, qui souffrent quotidiennement du comportement déviant de certains individus qui méprisent les lois de la République.
Réagir Pour Beaucaire s’est emparé du dossier de la sécurité et rappelle qu’il n’y a pas de fatalité à cet état de fait. Le maire est garant du bien-être de ses administrés et peut agir en interpellant les pouvoirs publics : police nationale, procureur de la République, préfet. Si son action est volontaire et courageuse, alors les choses peuvent changer.
Mais le courage et la volonté politique ne semblent pas faire partie des qualités du premier magistrat actuellement en poste.
Beaucaire Espoir vous aviez dit ?
Finances – le parti des autruches
Nous avons fait un peu de rangement dans nos papiers ces derniers temps et avons retrouvé un tract de l’équipe BOURBOUSSON distribué lors de la campagne des dernières municipales.
Ce dernier disait :
Dimanche 16 mars 2008 dites : Oui à un programme concret et réalisable sans augmentation d’impôts.
Nous vous proposons de faire un bilan après deux ans de mandat.
Quelles sont les réalisations concrètes initiées depuis 2008 ? Aucune. La construction de la crèche et de la nouvelle station d’épuration a, en effet, été à l’initiative de l’ancienne municipalité. Les impôts locaux sont-ils restés, comme promis, stables depuis deux ans ? Non. Les élus de la majorité ont voté un budget 2010 avec une augmentation des taux de la taxe d’habitation et de la taxe sur le foncier bâti de 11 %. Une fois de plus, le fameux dicton se vérifie :
Les promesses politiques n’engagent que ceux qui y croient
En tant que mouvement de gauche, RPB n’est bien sûr pas idéologiquement contre les augmentations d’impôts dans la mesure où elles servent l’amélioration des services publics et une meilleure répartition des richesses. Ce qui nous préoccupe bien plus, c’est que cette augmentation est selon nous un symptôme de l’état inquiétant des finances de la commune.
Pour illustrer notre propos, retenons un seul paramètre budgétaire, à savoir l’épargne nette. Pour mémoire, les investissements communaux sont financés par de l’épargne nette, des subventions éventuelles et un recours à l’emprunt si nécessaire. Aussi, il est important de considérer le niveau de l’épargne nette qui se dégage du compte administratif annuel. En effet, son niveau permet de mesurer la capacité de la commune à réaliser ses investissements, puisqu’elle peut participer au financement de nouveaux projets communaux.
Lorsque l’épargne nette devient négative, c’est que les économies faites sur le fonctionnement ne suffisent plus à rembourser les emprunts et c’est que l’ordonnateur (le maire) n’a pas su tenir son budget. Nous avions dès 2008 manifesté nos craintes en voyant la nouvelle municipalité dépenser sans compter. Nous constatons, malheureusement, avec le bilan du compte administratif 2009, que la commune est dans une situation peu brillante. Ainsi l’épargne nette est passée en 2 ans de 3 millions à 500 000 €.
M. Mourlot, adjoint aux finances, le reconnaît lui-même dans une interview au Midi-Libre :
On a trop dépensé c’est clair, on l’avait dit au Maire. Mais il avait un souci de faire plaisir aux Beaucairois et de faire des dépenses sociales.
L’argument des dépenses sociales ne doit tromper personne tant la politique de la Mairie en la matière est inexistante. C’est de notoriété publique, les augmentations déraisonnées se sont principalement développées au niveau des charges de personnel et des charges exceptionnelles qui regroupent toutes les subventions aux budgets annexes, festivités et culture équestre et taurine incluses.
Ainsi donc M. BOURBOUSSON voulait faire plaisir aux Beaucairois. Etait-ce donc ça son programme concret et réalisable sans augmentation d’impôts ? Est-ce pour ça que les Beaucairois l’ont élu ? Ce n’est en tout cas pas l’idée que se fait RPB de la charge de maire.
Et M. BOURBOUSSON de préciser dans sa déclaration préalable au vote du budget :
Le budget primitif 2010 sera particulièrement marqué par le sérieux et la rigueur.
De tels arguments nous laissent sans voix. N’est-ce pas en effet le minimum que les Beaucairois puissent attendre d’un budget municipal : qu’il soit sérieux et rigoureux ? Ces qualités étaient-elles tellement absentes des budgets précédents qu’il faille les rappeler publiquement ?
Pendant ce temps la droite sortante s’est rachetée une «virginité» et joue les «mères la rigueur». Elle pérore sur la dilapidation des deniers publics et se déclare «abasourdie» par cette augmentation de 11 %. Ses déclamations dignes des meilleurs acteurs de théâtre de boulevard ne doivent toutefois pas masquer la réalité des faits historiques. L’ancienne municipalité a elle aussi connu ses périodes de «vache maigre», avec une épargne nette très nettement négative qui l’a conduite en 2003 à augmenter la taxe d’habitation de 18 % et celle sur le foncier bâti de 19,5 %.
Nos positions convergent en tout cas sur un point, à savoir les perspectives d’évolution de la situation financière de la commune. Nous pensons en effet nous aussi que les impôts locaux risquent de continuer à augmenter. Si on se rappelle le programme d’investissement annoncé par la Mairie pour 2010-2013 : la bibliothèque qui déménage dans les halles, les écoles du château et de la poste qui migrent au sud-est du canal, les terrains de sport de foot, rugby et base-ball qui bougent tous au sud de CALCIA, l’aménagement du boulevard des Fontêtes, de la rue Nationale, etc… On imagine bien qu’il faudra pouvoir dégager une épargne nette significative pour pouvoir financer ne serait-ce qu’une partie de ce programme.
Or l’épargne nette prévue pour 2010, même après une hausse des impôts de 11 % et une réduction de moitié des budgets fêtes et culture équestre et taurine tombe à 160 000 €.
Le compte n’y est donc pas et il sera très difficile, maintenant que les recrutements ont été effectués, de pouvoir envisager une réduction drastique des charges de personnel. Pouvons-nous compter sur les compétences de la municipalité actuelle pour trouver des solutions durables et partagées par la population pour sortir de l’impasse ? Nous sommes convaincus du contraire. Nous pensons en effet que la seule politique véritablement lisible de la majorité actuelle est celle de l’autruche. M. BOURBOUSSON ne déclarait-il pas dans la presse en janvier dernier que le bilan financier serait meilleur qu’escompté !!!
Editorial des 3 singes n°4 (1er semestre 2010)
La culture n’est elle qu’équestre ou taurine ? N’en déplaise à la municipalité, RPB ne le pense pas. Petite séance de rattrapage, WIKIPEDIA nous dit que «la culture relève de ce qui est commun à un groupe d’individus et comme ce qui le soude». La politique de la municipalité en la matière est à l’image de son programme des estivales, un indigeste fourre-tout où les intérêts particuliers transparaissent bien plus que les valeurs communes. Donc cette année pour souder les beaucairois on nous propose Geneviève de Fontenay en jument ibérique et François Valéry en toro bravo.
L’UNESCO nous dit par ailleurs que :
la culture englobe les arts, les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain […].
Il serait donc souhaitable qu’au sein d’une municipalité existe un niveau culturel suffisant pour comprendre les enjeux de l’accès à la culture et de l’expression culturelle. On pourrait aussi attendre une culture démocratique qui permette d’éviter la confiscation du pouvoir par un petit nombre d’individus. La transparence des débats permettrait des décisions collectives notamment sur des aspects fondamentaux comme ceux des finances. Au lieu de cela, l’aveuglement d’une minorité conduit toute une commune dans l’impasse.
Enfin Cicéron, qui fut le premier à appliquer le mot cultura à l’être humain disait :
Un champ si fertile soit-il ne peut être productif sans culture, et c’est la même chose pour l’humain sans enseignement.
Alors un champ planté de panneaux photovoltaïques sera il productif ? Peutêtre autant que les enfants beaucairois dans des écoles vétustes…
Putain 4 ans !!!
Tauromachie : petit bilan de la temporada 2009 à Beaucaire
L’ensemble de la temporada de Beaucaire s’est soldé par un total de 7 courses comptant pour le trophée taurin.
Mais parlons de ce qui fait la renommée de nos arènes depuis des lustres : La Palme d’Or.
1ère journée, le dimanche 12 juillet
L’essentiel de cette journée est marquée par 2 grosses pointures : Rodin des Baumelles, excellent cocardier et Mathis de Lautier, spectaculaire qui recevra le prix du meilleur taureau de la journée par l’AT Camarina. Chez les hommes en blanc, la compétition exacerbée entre les as du crochet du moment Allouani et Villard, n’incline pas toujours à la qualité en piste et génère même des querelles dont on se passerait bien.
2ème journée, le dimanche 19 juillet
Une course marquée par la compétition aux points car côté taureaux, si la déception fut grande avec un «Andalou» méconnaissable, le reste du bétail fut très abordable.
3ème journée, finale du lundi 27 juillet
A égalité de points en fin de compétition, Allouani l’emporte devant Villard au bénéfice des cocardes enlevées (6 Allouani pour 5 Villard). Belle bataille, propre, avec le suspens jusqu’au dernier taureau, voilà ce que le public attendait. Coté taureaux, Jéricho de Chauvet remporte la Palme 2009 avec panache. Une valeur confirmée, puisqu’il recevra le prix de la finale des As à Arles au mois d’octobre.
Et puis, hors palme d’or, pendant les fêtes de la foire, une nouvelle compétition initiée par la FFCC et développée grâce au soutien du Conseil Régional et des communes organisatrices, les «Masters».
Le 23 juillet à Beaucaire, cette finale tiendra les promesses des deux courses précédentes à Vauvert et Lunel. Une nouvelle forme de compétition est née mettant en valeur le travail appliqué des acteurs en piste. En résumé un bilan globalement positif de cette temporada camarguaise.
Le SPANC (Service public d’assainissement non collectif)
Issu de la loi sur l’eau de 1992, ce service public a pour vocation de protéger la ressource en eau en veillant au bon fonctionnement des installations individuelles de traitement des eaux usées (fosses septiques, drains… ).
Si des rejets directs dans le milieu naturel, l’absence de dispositifs de traitement ou la proximité d’un captage d’eau potable présentent un risque fort de pollution facilement contrôlable, il est plus difficile de définir l’impact sanitaire d’une installation voire la présence d’une pollution avérée. Ainsi l’objectif initial du Spanc ne peut être atteint par un simple contrôle de l’installation d’assainissement tel qu’il est réalisé actuellement.
Les élus des communes du canton ont décidé le principe d’une redevance, 1200 foyers sont concernés sur la communoté de commune, quel sera l’impact réel de ces contrôles sur l’environnement?
Des contrôles ont eu lieu, des rapports de visite ont été rédigés, des redevances encaissées, malgré un grand flou sur les pouvoirs, les droits, le rôle des différents acteurs : Quel texte définit les modalités de réalisation et l’objectif des contrôles, quelle est la grille de notation des installations, par qui est elle définie, quelle est la compétence du contrôleur, quelles sont les aides financières pour améliorer si nécessaire les installations défaillantes, pourquoi des disparités de prix en France entre différentes collectivités pour un même service … ?
Il est utile de rappeler quelques principes :
Le contrôleur ne peut pas entrer sur votre propriété sans votre accord . En cas de refus, il avertit le maire. Son rôle s’arrête là. Le maire ne peut agir que si la salubrité publique est remise en cause par l’installation.
Le contrôleur après visite peut vous conseiller mais il ne peut pas prescrire des travaux à réaliser.
La redevance ne peut être exigée qu’une fois le service rendu.
Les propriétaires souhaitant réaliser des travaux sur leur installation peuvent bénéficier de l’éco-prêt à taux 0, ainsi que d’une subvention de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat).
Les communes elles-mêmes peuvent obtenir des subventions et financer les travaux de réhabilitation des installations d’assainissement non collectif.
Enfin certaines collectivités prennent en charge le coût des contrôles qu’elles font réaliser par un employé communal.
Vous pouvez consulter le site de la Coordination nationale des Associations de Consommateurs d’Eau (CACE) ainsi que celui de la CLCV (Association Nationale de défense des Consommateurs et usagers).
La Poste, un combat exemplaire pour les autres services publics
Les citoyens sont de plus en plus soucieux et révoltés face aux menaces qui pèsent sur ce qui leur reste des Services Publics :
- L’Education Nationale qui continue à supprimer des postes d’enseignants (17 à 18 000 à la rentrée 2010) et qui prétend lutter contre l’absentéisme des élèves en distribuant de l’argent aux «classes méritantes» ou des billets d’entrée à l’OM, en lieu et place de projets pédagogiques formateurs et structurants, en achetant la «paix» scolaire au détriment de l’enseignement des valeurs civiques, en passant des contrats douteux tout en «oubliant» ses missions primordiales !
- La Santé, comme les autres services publics, n’est pas une marchandise ni un produit à rentabiliser… comment accepter d’être renvoyé à domicile le lendemain d’une intervention chirurgicale, de payer un forfait hospitalier en hausse de 25%, de régler des franchises médicales de plus en plus lourdes, quand la liste des médicaments remboursés s’allège de plus en plus ? Notre président l’avait dit il y a 2 ans : son modèle était américain et il fallait que les assurances privées mangent une part de plus en plus grosse du gâteau ! Sauf que le « modèle » n’en peut plus d’un système où seuls les riches peuvent se soigner correctement, au prix fort ! Obama rêve d’instaurer aux USA un système de Sécurité Sociale tel que la France l’avait instauré en 1945 ! Sacré Sarkozy, encore en retard d’une guerre !
- EDF, qui multiplie les filiales (ERDF, RTE, …) en vue de sa privatisation, vient d’être dotée, par décision présidentielle, d’un nouveau PDG : Henri Proglio, dirigeant de la multinationale Veolia que les beaucairois connaissent bien pour son incapacité à gérer correctement leur réseau d’eau et d’assainissement. Veolia : 330 000 salariés à travers le monde, dans des domaines aussi différents que les transports, l’énergie, l’eau ou le traitement des déchets. Et c’est donc un forcené du système privé et de l’enrichissement de quelques-uns sur le dos de la collectivité qui vient d’être nommé à la tête d’EDF, tout en gardant des responsabilités à Veolia ! Il n’y a plus de frontière entre les intérêts privés et le Service Public !
- Le frêt SNCF, malgré le Grenelle de l’environnement, est affaibli : désormais une entreprise ne pourra plus louer un wagon : ce doit être un train entier ou rien ! Des milliers de PME vont se tourner vers le transport routier polluant !
Et l’on pourrait multiplier les exemples de ce détournement de la démocratie, qui consiste à placer les intérêts vitaux et quotidiens de 60 millions de citoyens entre les mains d’une poignée d’affairistes, qui ont montré leur savoir-faire en plongeant le monde dans la crise économique, sociale et environnementale actuelle !
Il n’y a guère que l’inénarrable Jean-Marie André pour ne pas s’en offusquer ! Lors du Conseil Municipal du 29 septembre, le messie de la droite beaucairoise niait toute intention sarkoziste de privatisation de la Poste !
La Poste, un combat exemplaire
Sur la commune de Beaucaire, malgré le caractère non officiel de la votation citoyenne du 3 octobre, 844 personnes se sont déplacées pour signifier leur refus de changement de statut, leur attachement au Service Public Postal et leur volonté de l’améliorer.
Dans les communes voisines, ils ont été 365 à Jonquières St Vincent, plus de 400 à Vallabrègues où le bureau est menacé de fermeture un samedi sur deux.
Sur le plan national, ce sont plus de 2 millions de votants qui ne comprendraient pas que l’on méprise leur opinion.
Dans notre ville, la mobilisation s’est faite grâce aux citoyens, aux organisations syndicales (CGT, FO, FSU, SUD), à des partis politiques (le PCF et les Verts) et surtout aux membres de Réagir Pour Beaucaire.
Rendez-vous avec Monsieur XL
Réagir pour Beaucaire a rencontré pour vous un certain Monsieur XL. Son dossier ne relevant pas du secret défense, nous vous livrons ici ses révélations sur la sécurité à Beaucaire.
RPB : Alors dites-moi Monsieur XL, pourquoi un dossier sur Beaucaire?
XL : Parce que son image m’a intéressé. Au niveau national c’est une petite ville de province où le FN est toujours très présent (plus de 20% aux dernières élections européennes). Localement Beaucaire a l’image d’une ville sale et peu sûre qu’il convient d’éviter. Cette image est d’ailleurs véhiculée par de nombreux beaucairois. Pourtant ce qui surprend lorsque l’on arrive dans cette ville ce n’est ni le bruit ni l’odeur mais plutôt la richesse de son architecture et la diversité de ses paysages.
RPB : Mettons de côté l’aspect environnemental pour le moment voulez-vous. Selon vous quelle est la réalité de l’insécurité à Beaucaire ?
XL : En fait je pense qu’il faudrait plutôt parler de sentiment d’insécurité car les statistiques en matière de délinquance ne sont pas pires qu’ailleurs. En revanche la peur de l’autre est très prégnante et a été savamment entretenue par une partie de la droite locale pendant des années pour des motifs évidemment électoralistes. A force de dire que le centre-ville est infréquentable on finit par y croire…
RPB : Pourtant on a coutume de dire qu’il n’y a pas de fumée sans feu ?
XL : A moins qu’il ne s’agisse d’un écran de fumée destiné à masquer la réalité. Il suffit de questionner la Police Nationale sur les chiffres relatifs aux agressions en centre-ville. Si vous interrogez des habitants du centre-ville la majorité vous répondra qu’il s’agit plus d’incivilités que d’insécurité : stationnement gênant, tapage nocturne et diurne, dépôt d’ordures en dehors des heures autorisées, rejets de détritus en pleine rue etc. Toutes ces petites choses qui ne sont pas vraiment des délits mais qui ont tendance à user votre quotidien.
RPB : Les gens parlent tout de même du ghetto du centre-ville…
XL : Et ils n’ont pas tort. La population du centre ville est souvent très pauvre avec une forte composante d’origine maghrébine. Il faut dire que les grands propriétaires beaucairois ont profité de cette population vulnérable pour louer ou vendre des logements du vieux Beaucaire souvent vétustes voire insalubres. Ainsi la ghettoïsation s’est opérée avec la complicité, peut-être pas toujours consciente d’ailleurs, des possédants et des politiques beaucairois. Or c’est souvent dans la bouche de ces derniers que l’on retrouve aujourd’hui le discours le plus xénophobe.
RPB : Comment se fait il que l’intégration ait échoué dans le centre-ville plus qu’ailleurs ?
XL : C’est, il me semble, assez simple. Lorsque dans une classe de primaire ou de maternelle on compte plus de 80% d’élèves d’origine étrangère ainsi que de nombreuses familles vivant dans la grande précarité, malgré toute la bonne volonté des équipes pédagogiques et des associations de parents d’élèves, l’école laïque républicaine est fréquemment mise en échec. Un peu comme si le centre ville n’avait pas constitué, comme en ce qui concerne l’architecture, un secteur «sauvegardé», mais plutôt d’un secteur sacrifié. Si on ajoute à cela le désengagement de l’Etat dans une police de proximité dont l’efficacité a pourtant été démontrée dans des zones aussi denses et sinueuses que le centre de Beaucaire, on aboutit à des zones de quasi nondroit où les trafics illicites peuvent prospérer et bénéficier d’une main d’oeuvre en nombre.
RPB : Précisément, concernant ces trafics, vous ne pouvez pas me dire qu’ils ne sont pas synonymes d’insécurité ?
XL : En fait oui et non. Tout d’abord Beaucaire est spécialisée dans la résine de cannabis d’Afrique du Nord. Or le cannabis n’est pas une substance dont l’addiction entraîne des violences notoires chez les consommateurs. On
ne parle pas ici d’héroïne ou de crack. De plus Beaucaire est plus une plate-forme de distribution pour toute la région qu’un lieu de forte consommation.
RPB : Drogue en grande quantité, transactions financières importantes, tout cela se passe sans impacter la sécurité des habitants ?
XL : Bien entendu des règlements de compte surviennent. Toutefois les trafiquants ont tout intérêt à ce que les choses se passent dans le plus grand calme afin de limiter au maximum les intrusions de la police dans le quartier.
RPB : Et les habitants ferment les yeux ?
XL : Il y a les habitants qui font bon gré mal gré partie de la même communauté que les mandataires du trafic. Ces habitants, qu’ils le veuillent ou non, sont sous l’emprise des trafiquants qui de par leurs moyens financiers constituent des individus très influents au sein de la communauté. On comprend bien que ces habitants auront donc du mal à se mobiliser pour aller à l’encontre du trafic.
RPB : Et les autres ?
XL : Les autres ont de plus en plus tendance à fuir un quartier dans lequel ils se sentent dorénavant minoritaires à la fois culturellement et économiquement. La disparition de la mixité dans le centre-ville fait bien entendu le bonheur des trafiquants qui ont de fait les mains encore plus libres pour agir.
RPB : Enfin si cet engrenage inexorable est connu de tous, j’ai envie de dire «Mais que fait la police ?»
XL : C’est la Police Nationale qui est compétente dans ce domaine. Or ses moyens, comme ceux de nombreuses autres administrations, sont de plus en plus limités. Sur Beaucaire les effectifs permettent de faire fonctionner une équipe d’intervention et une équipe d’investigation pour un territoire très étendu et une population de 15000 habitants. On comprend donc que si l’équipe d’intervention est mobilisée pour la sécurité routière ou pour une patrouille à l’autre bout de la ville, elle n’est pas présente dans le centre et que même en cas d’urgence il lui faudra un certain temps pour se rendre sur place.
RPB : Mais cette équipe d’investigation que vous mentionnez n’est-elle pas à même de mener le travail de fond nécessaire à l’éradication du trafic ?
XL : En fait les effectifs qui la constituent lui permettent difficilement d’aller au-delà des tâches courantes même si des affaires significatives ont pu être menées à bien ces dernières années. Le travail de fond que vous mentionnez nécessiterait des moyens sensiblement accrus.
RPB : Bon et la Police Municipale dans tout ça, quand on voit l’augmentation de ses effectifs on se dit qu’elle doit bien avoir une utilité ?
XL : La délinquance et le trafic de stupéfiants ne figurent pas parmi ses prérogatives. Le Maire doit donc déposer plainte officiellement auprès de la Police Nationale pour que suite soit donnée à des faits répréhensibles constatés par la Police Municipale. Or il est fréquent que les Maires ne fassent pas la démarche du dépôt de plainte afin de ne pas voir les statistiques de la délinquance augmenter durant leur mandat.
De fait la Police Municipale est donc peu légitime et peu respectée en centre-ville où elle doit souvent affronter insultes et quolibets sans pouvoir réagir. Sa présence se résume donc souvent à quelques passages en voiture dans les rues principales. Les transactions illicites peuvent donc perdurer sans risque dans les ruelles adjacentes.
RPB : Et le fameux réseau de caméras de vidéo-surveillance que la Mairie n’a de cesse d’agrandir ?
XL : Elles peuvent avoir une forme d’utilité dans la mesure où elles sont connectées au commissariat de police en cas de besoin. Toutefois il faut rappeler que c’est du personnel communal rarement expert en criminologie qui est derrière les écrans. Or il n’est pas suffisant d’avoir accès à une image, encore faut-il pouvoir la décrypter afin de déclencher l’intervention au moment opportun. Par ailleurs elles ne permettent pas de couvrir et heureusement, toutes les ruelles étroites du centre-ville. Leurs présences ne font donc que déplacer le problème.
RPB : Si je comprends bien, par rapport au problème qui nous préoccupe à savoir le trafic et la ghettoïsation en centre-ville, caméras et police municipale sont des moyens plus démagogiques qu’efficaces.
XL : C’est exactement mon point de vue. Il convient toutefois d’ajouter que cette démarche n’est pas spécifique à Beaucaire. Elle répond en effet à une volonté nationale, portée par l’actuel gouvernement, qui consiste à inciter réglementairement et financièrement les communes à développer à la fois leur police municipale et leur dispositif de vidéo surveillance. L’objectif non avoué à ce jour est de transférer petit à petit la partie la moins «noble» des compétences de la police nationale vers la police municipale (stationnement, circulation, sécurité routière etc.).
RPB : Dans quel but ?
XL : Toujours le même, réduire le budget de l’Etat et transférer les charges vers les communes.
RPB : Ca sent l’idéologie votre réponse. Et pourquoi pas la fermeture du commissariat de Beaucaire après celle du bureau de Poste ?
XL : Vous ne croyez pas si bien dire. Les discussions actuelles portent, dans le cadre de la création d’une Police d’Agglomération du Grand Marseille, d’un possible transfert des compétences de la Police d’Arles à la Gendarmerie Nationale et donc on peut envisager une couverture des villes de Beaucaire et de Tarascon par les mêmes Gendarmes.
RPB : Et ça changerait quoi ?
XL : La police a un périmètre d’intervention communal tandis que celui de la gendarmerie est plus étendu. De plus, plusieurs exemples de transfert de compétences montrent qu’un Gendarme remplace facilement quatre Policiers. Il en résulterait donc une présence sur le terrain encore diminuée.
RPB : Donc si on est un militant de gauche, maintenant on doit aussi défendre le service public de la Police Nationale ?
XL : Affirmatif.
CV anonymes
En ces moments de Sainte Identité «Nazionale», on veut à tout prix introduire le CV anonyme, histoire de mettre à l’aise les patrons fachos (faut dire que c’est l’aveu qu’il doit y en avoir un sacré paquet!); reste l’épreuve de l’entretien, un face-à-face à visage, hélas, découvert avec le DRH: pour que l’anonymat soit de mise jusqu’au bout, je propose que les anonymés de type basané, bigarré, tigré, mixé, voire gay puissent porter la burqa ; au moins on ne les reconnaîtra pas !
Les deux menteurs
A tout seigneur, tout honneur
Citons d’abord M. André
A la suite du procès en diffamation opposant Mme Cellier à M. Ledur, M. André s’est cru autorisé à prendre la défense de M. Boyer, ancien maire de Beaucaire.
Il a fait preuve à cette occasion d’une totale impudeur et d’une hypocrisie sans bornes. En effet, M. André paraît avoir entièrement oublié qu’il a luimême été condamné en mars 1983 pour diffamation pour avoir accusé la municipalité présidée par M. Boyer «d’avoir utilisé une société d’étude pour effectuer sur la commune des études à tort et à travers, voire même fictives.»
D’autre part, au cours du mandat 1983-1989 durant lequel M. Boyer fut élu dans l’opposition, M. André se conduisit vis-à-vis de lui d’une manière ignoble, allant jusqu’à lui refuser la parole lors des séances du conseil, tant et si bien que M. Boyer décida de ne plus y participer que pour (dixit M. Boyer), «faire une mise au point ou pour rétablir la vérité que vous bafouez impunément.»
En conclusion, nous estimons que M. Boyer n’a pas besoin d’avoir pour défenseur un individu tel que M. André, car le bilan des 44 années qu’il a passé à la mairie de Beaucaire, soit comme conseiller, soit comme maire plaide suffisamment en sa faveur. Et même si des Beaucairois ont fait preuve de beaucoup d’ingratitude à son égard, nombreux sont encore ceux qui conservent le souvenir d’un grand et d’un bon maire.
Et maintenant M. Ledur
Par son attitude lors du procès qui l’a opposé à Mme Cellier celui-ci a très fortement baissé dans notre estime.
En effet, bien qu’étant un adversaire, nous le pensions honnête au plan politique. Nous nous sommes lourdement trompés, car, lors du procès, devant les juges, sans doute pour faire appel à leur mansuétude, il n’a pas hésité à entonner un couplet anticommuniste en accusant les municipalités présidées par M. Boyer des mêmes turpitudes qu’il prêtait aux municipalités André-Cellier.
Dans son esprit perverti sans doute par un anti – communisme primaire, il devait croire que les juges seraient sensibles à ce geste et allègeraient sa peine. Il n’en fut rien.
M. Ledur, qui n’est pas un vieux Beaucairois, ne devrait pourtant pas ignorer que son «ami» politique André avait été condamné en 1983 pour diffamation envers la municipalité Boyer pour un motif en tout point identique.
M. Ledur devrait aussi savoir que des membres de ces municipalités de gauche qui ont sorti Beaucaire du moyen-âge entre 1959 et 1983 sont toujours en vie et qu’à leur tour ils pourraient lui demander raison pour ces diffamations.
Aussi, l’invitons-nous à tenter de se débarrasser de ses vieux oripeaux anti-communistes. Mais nous craignons que comme pour M. André ils ne lui collent à la peau comme une tunique de Nessus.
Réforme de la taxe professionnelle : la foire aux questions !
La taxe professionnelle (TP) a été créée en 1975 par un certain Jacques Chirac pour remplacer la patente. Depuis, la TP a été modifiée par 68 textes législatifs différents sans jamais trouver son équilibre. C’est ainsi qu’en 2004, le même Jacques Chirac, alors président de la République, a annoncé la suppression de la TP qui devait être remplacée par «un nouveau dispositif qui ne pénalise pas l’industrie etqui prenne mieux en compte la diversité des activités économiques».
Si le besoin de réformer la TP fait aujourd’hui largement consensus, sa remise en cause pure et simple telle qu’elle est débattue au Parlement pour une application en 2010 pose la question fondamentale de la survie des collectivités. Pourtant on sait le rôle majeur joué par ces dernières et encore plus dans le contexte de crise actuelle. Un chiffre : 73% des investissements publics proviennent des collectivités territoriales favorisant la constitution d’un patrimoine public qui profite à tous (stades, piscines, salles de spectacle, entretien des routes, des collèges, aides sociales, etc). Le Président Sarkosy ne s’y est d’ailleurs pas trompé et c’est ainsi que l’essentiel des investissements effectués dans le cadre du plan de relance est porté par les collectivités locales.
La suppression de la TP entraînera une baisse des recettes fiscales des collectivités locales, de l’ordre de 11 milliards d’euros. Le gouvernement promet que cette baisse sera compensée pour chaque collectivité à l’euro près en 2010 par l’Etat, mais après ? Et bien après elle sera essentiellement compensée par l’accroissement de la fiscalité des ménages ou par la diminution des missions de services publics. Autre point névralgique, la part fiscale liée à l’entreprise et à sa valeur ajoutée n’est plus affectée aux communes mais aux départements et régions. Ainsi une commune aura beaucoup moins d’ intérêt à faire venir de l’activité économique sur son sol.
Foire aux questions
Madame Cellier et Monsieur André, était-il raisonnable de justifier l’implantation de POWEO, usine la plus polluante de Languedoc- Roussillon à Beaucaire par le gain financier que pourrait en tirer la commune grâce à la TP ?
Monsieur Bourbousson, jusqu’à quand pourrez-vous continuer à soutenir la politique du gouvernement tout en vous portant garant du maintien, voire de l’amélioration, des services publics locaux ?