Vive la crise !!!
C’est en ces termes qu’Yves Montand, enterrant ses idéaux de jeunesse, plongeait dans le discours à la mode : finis la bureaucratie, le socialisme, vive la loi du marché, l’ultra-libéralisme, Bernard Tapie, Jean Marie Messier, Reagan et Thatcher… C’était dans les années 1980-90.
25 ans plus tard, la précarité guette chacun d’entre nous, chaque emploi est menacé, fragilisé par la concurrence étrangère, par les importations, par la loi du marché, par les millions de chômeurs…
Que peut faire une commune comme la nôtre face à cette déferlante qui n’épargne pas de nombreuses familles beaucairoises ? Gesticuler en espérant un sauveur suprême ou bien agir avec les moyens du bord ? Certains s’en remettent à Sainte Marine pour régler tous les maux de la Terre.
Une démarche plus rationnelle, plus «terre-à-terre», consiste à regarder ce qui se fait autour de nous, dans de nombreuses villes confrontées elles aussi aux effets néfastes de la mondialisation : trouver des solutions locales face au désordre global.
Recréer à Beaucaire un important parc de jardins familiaux, cette idée s’impose à nos yeux. Les multiples facettes de ce projet (économique, sociétale, sociale, écologique…) ont déjà été développées dans un précédent numéro des Trois singes. Nous espérions que l’actuelle majorité s’en inspire, bernique !, comme dans bien d’autres domaines, un embryon de début de projet de jardins familiaux a vu le jour, il y manque le dynamisme, l’ambition, la perspicacité, la volonté nécessaires pour qu’un tel projet voie le jour.
L’antenne beaucairoise des restos du coeur accueille des personnes qui n’auraient jamais imaginé se retrouver en situation de grande précarité : retraités, artisans, commerçants, jeunes. Les jardins familiaux sont de nature à enrichir le dispositif communal d’aide aux plus démunis et peuvent permettre à d’autres d’éviter de côtoyer la précarité. Aramon vient d’inaugurer 50 jardins, Vallabrègues en a créés, à Beaucaire c’est la morne plaine.
Gouverner c’est prévoir,
paraît- il ! Vu l’évolution de la précarité et sachant, qu’une fois la décision prise, il faut des mois, voire des années, pour qu’un tel projet aboutisse, nous demandons aux élus de la majorité de rechercher dès à présent des terrains susceptibles d’accueillir des jardins. Ceux-ci doivent être proches du centre-ville pour favoriser les déplacements à vélo ou à pied, avec des terres aptes à recevoir du maraîchage, un accès à l’eau, et être suffisamment grands pour accueillir au moins une centaine de jardins de 150 à 200 m² chacun.
A la question d’un journaliste :
Quelle est l’alternative à la crise pour les familles ?
un grand économiste de renommée mondiale répondait il y a peu :
Le jardin.