Nous avons fait un peu de rangement dans nos papiers ces derniers temps et avons retrouvé un tract de l’équipe BOURBOUSSON distribué lors de la campagne des dernières municipales. Ce dernier disait :
Dimanche 16 mars 2008 dites : Oui à un programme concret et réalisable sans augmentation d’impôts.
Nous vous proposons de faire un bilan après deux ans de mandat. Quelles sont les réalisations concrètes initiées depuis 2008 ? Aucune. La construction de la crèche et de la nouvelle station d’épuration a, en effet, été à l’initiative de l’ancienne municipalité. Les impôts locaux sont-ils restés, comme promis, stables depuis deux ans ? Non. Les élus de la majorité ont voté un budget 2010 avec une augmentation des taux de la taxe d’habitation et de la taxe sur le foncier bâti de 11 %.
Une fois de plus, le fameux dicton se vérifie :
Les promesses politiques n’engagent que ceux qui y croient.
En tant que mouvement de gauche, RPB n’est bien sûr pas idéologiquement contre les augmentations d’impôts dans la mesure où elles servent l’amélioration des services publics et une meilleure répartition des richesses. Ce qui nous préoccupe bien plus, c’est que cette augmentation est selon nous un symptôme de l’état inquiétant des finances de la commune.
Pour illustrer notre propos, retenons un seul paramètre budgétaire, à savoir l’épargne nette. Pour mémoire, les investissements communaux sont financés par de l’épargne nette, des subventions éventuelles et un recours à l’emprunt si nécessaire. Aussi, il est important de considérer le niveau de l’épargne nette qui se dégage du compte administratif annuel. En effet, son niveau permet de mesurer la capacité de la commune à réaliser ses investissements, puisqu’elle peut participer au financement de nouveaux projets communaux.
Lorsque l’épargne nette devient négative, c’est que les économies faites sur le fonctionnement ne suffisent plus à rembourser les emprunts et c’est que l’ordonnateur (le maire) n’a pas su tenir son budget. Nous avions dès 2008 manifesté nos craintes en voyant la nouvelle municipalité dépenser sans compter. Nous constatons, malheureusement, avec le bilan du compte administratif 2009, que la commune est dans une situation peu brillante. Ainsi l’épargne nette est passée en 2 ans de 3 millions à 500 000 €.
M. Mourlot, adjoint aux finances, le reconnaît lui-même dans une interview au Midi-Libre : « On a trop dépensé c’est clair, on l’avait dit au Maire. Mais il avait un souci de faire plaisir aux Beaucairois et de faire des dépenses sociales ». L’argument des dépenses sociales ne doit tromper personne tant la politique de la Mairie en la matière est inexistante. C’est de notoriété publique, les augmentations déraisonnées se sont principalement développées au niveau des charges de personnel et des charges exceptionnelles qui regroupent toutes les subventions aux budgets annexes, festivités et culture équestre et taurine incluses. Ainsi donc M. BOURBOUSSON voulait faire plaisir aux Beaucairois. Etait-ce donc ça son programme concret et réalisable sans augmentation d’impôts ? Est-ce pour ça que les Beaucairois l’ont élu ?
Ce n’est en tout cas pas l’idée que se fait RPB de la charge de maire. Et M. BOURBOUSSON de préciser dans sa déclaration préalable au vote du budget :
Le budget primitif 2010 sera particulièrement marqué par le sérieux et la rigueur.
De tels arguments nous laissent sans voix. N’est-ce pas en effet le minimum que les Beaucairois puissent attendre d’un budget municipal : qu’il soit sérieux et rigoureux ? Ces qualités étaient-elles tellement absentes des budgets précédents qu’il faille les rappeler publiquement ?
Pendant ce temps la droite sortante s’est rachetée une « virginité » et joue les « mères la rigueur ». Elle pérore sur la dilapidation des deniers publics et se déclare « abasourdie » par cette augmentation de 11 %. Ses déclamations dignes des meilleurs acteurs de théâtre de boulevard ne doivent toutefois pas masquer la réalité des faits historiques. L’ancienne municipalité a elle aussi connu ses périodes de « vache maigre », avec une épargne nette très nettement négative qui l’a conduite en 2003 à augmenter la taxe d’habitation de 18 % et celle sur le foncier bâti de 19,5 %.
Nos positions convergent en tout cas sur un point, à savoir les perspectives d’évolution de la situation financière de la commune. Nous pensons en effet nous aussi que les impôts locaux risquent de continuer à augmenter. Si on se rappelle le programme d’investissement annoncé par la Mairie pour 2010-2013 : la bibliothèque qui déménage dans les halles, les écoles du château et de la poste qui migrent au sud-est du canal, les terrains de sport de foot, rugby et base-ball qui bougent tous au sud de CALCIA, l’aménagement du boulevard des Fontêtes, de la rue Nationale, etc… On imagine bien qu’il faudra pouvoir dégager une épargne nette significative pour pouvoir financer ne serait-ce qu’une partie de ce programme. Or l’épargne nette prévue pour 2010, même après une hausse des impôts de 11 % et une réduction de moitié des budgets fêtes et culture équestre et taurine tombe à 160 000 €. Le compte n’y est donc pas et il sera très difficile, maintenant que les recrutements ont été effectués, de pouvoir envisager une réduction drastique des charges de personnel.
Pouvons-nous compter sur les compétences de la municipalité actuelle pour trouver des solutions durables et partagées par la population pour sortir de l’impasse ? Nous sommes convaincus du contraire. Nous pensons en effet que la seule politique véritablement lisible de la majorité actuelle est celle de l’autruche.
M. BOURBOUSSON ne déclarait-il pas dans la presse en janvier dernier que le bilan financier serait meilleur qu’escompté !