Lors du conseil municipal du 9 mars 2016 a été présentée à l’assemblée municipale une délibération proposant le transfert de la gestion des jardins familiaux au CCAS de Beaucaire.
Cette proposition peut paraître pertinente quand on connaît le rôle du CCAS mais, si l’on creuse un peu ce dossier, force est de constater que, 2 ans après l’arrivée de Julien Sanchez à la Mairie, les jardins familiaux sont à l’abandon et qu’aucune des 28 parcelles n’est travaillée.
Pourtant, début 2015, de très nombreuses demandes d’attribution avaient été présentées et M. Sanchez, qui écrivait, en 2014, dans son programme électoral, « Nous poursuivrons l’expérience des jardins familiaux », appuie sa délibération par : « … Ce volet social est d’autant plus important que les jardins constituent un lieu de rencontres et de convivialité autour d’une passion commune ».
Les jardins familiaux à Beaucaire
Un tel écart entre déclarations d’intention d’un politicien et la réalité des réalisations nous font fortement douter de sa sincérité ! Des éléments concrets étayent ce sentiment…
Il suffit, par exemple, de lire le règlement des jardins familiaux présenté le 29 janvier 2015 par le maire pour comprendre qu’il souhaite décourager par avance les futurs locataires des jardins familiaux.
En effet, quand on connaît le temps qu’il faut pour améliorer une terre, la débarrasser des chiendents et autres mauvaises herbes par les méthodes biologiques préconisées par le règlement, on doit s’étonner que la durée normale du contrat de mise à disposition ne soit que d’un an.
Autre exemple, le règlement interdit de planter des arbres créateurs d’ombre et de récoltes (cerisiers, abricotiers, pruniers…) ou des barrières végétales dans « le but de se cacher ». Celui qui a validé un tel contrat n’a manifestement jamais passé une journée à travailler sous le cagnard ni vu les effets du mistral sur la végétation.
Plus révélateur est le mensonge que le maire nous a servi en conseil municipal du 9 mars 2016 :
« Et bien l’ancien Maire avais mis ces terrains, avait choisi ces terrains dans une zone du PPRI qui ne permet aucune construction. Donc aucune cabane, aucun cabanon. Donc les gens ils ne pourront pas entreposer leurs outils sur ces parcelles. Ils ne pourront rien laisser sur ces parcelles, ne pourront pas mettre évidemment de barbecue. Ils ne pourront rien mettre qui pourrait gêner la progression des eaux. C’est interdit dans le PPRI. C’est NIET ».
S’il est vrai que le PPRI (Plan de Prévention des Risques d’Inondations) de Beaucaire interdit ce qui pourrait gêner la progression des eaux et en particulier les constructions de bâtiments, le PPRI ne dit rien sur les cabanes, les coffres à outils, les auvents, les pergolas… dans les secteurs d’aléa fort. Il permet par exemple l’installation de serres de moins de 1m80 de haut ainsi que les aménagements sportifs et d’équipements légers d’animation et de loisirs de plein air ouverts au public…
De même, il suffit de rechercher un peu pour constater que, dans de très nombreuses communes de France, les jardins familiaux sont en zones inondables soumises à un aléa fort et que les cabanes et autres accessoires sont, soit simplement autorisés, soit soumis à certaines contraintes (ancrage, démontabilité, taille…).
Jardins familiaux ailleurs qu’à Beaucaire
Cette soi-disant interdiction de stocker quoi que ce soit sur les jardins, d’installer un quelconque abri (pergola, auvent…) ou de protéger les cultures du vent, qui apparaît un an après la publication du nouveau règlement et alors même que le règlement fait par la ville n’en fait pas état, confirme pour nous que le maire, au lieu de se battre et chercher des solutions constructives pour faire vivre les jardins familiaux de Beaucaire, crée les conditions qui rendent ces jardins inintéressants pour les Beaucairois.
Le résultat est là : deux ans après l’arrivée du maire et malgré le fait que des centaines de Beaucairois sollicitaient une place, les jardins SONT VIDES !
Pourtant les jardins familiaux ont une forte utilité sociale et, en permettant aux personnes de produire elles-mêmes leurs légumes, ils contribuent à améliorer leur pouvoir d’achat et leur apporter une meilleure qualité de vie.