Quel sens donner à la dépose d’une gerbe au pied du Monument aux Morts par notre Maire le 14 juillet dernier ? Que voulait-il commémorer ? Ce geste prend tout son sens le 8 mai ou le 11 novembre lorsqu’il s’agit de commémorer la fin d’une guerre mais aucune bataille historique n’est répertoriée à la date du 14 juillet.
Sommes-nous témoins de l’instauration d’une nouvelle Tradition ?
Connaîtrons-nous, un jour, les arcanes de la Pensée bourboussonienne ?
En attendant de les déchiffrer, RPB 2014 vous propose un rappel historique de cette journée de mémoire républicaine.
Il a fallu attendre le 14 Juillet 1880, sur proposition du député Benjamin Raspail, pour que cette journée symbolise la République. Mais ne croyez pas que l’on célébrait la prise de la Bastille. Que nenni !
L’Assemblée Nationale, bien que fraîchement élue et soi-disant républicaine était très timorée : elle avait peur des débordements sur sa droite (Royalistes, Bonapartistes) et sur sa gauche. (Toute ressemblance avec notre époque serait osée).
C’est pourquoi, au début de la IIIème République, on fêtait le 14 juillet 1790, c’est-à-dire la Fête de la Fédération. A cette date, le rappel de 1789 était dans les esprits mais, le 14 Juillet 1790, le Roi était présent, d’où le côté consensuel qui pouvait plaire aux députés de 1880.
Il faut rappeler que ce souverain, s’il n’avait pas trahi les citoyens en se sauvant pour rejoindre les Autrichiens en juin 1791, aurait pu faire la fête le 14 Juillet suivant…
Mais pourquoi célébrer cette date particulièrement ? Il y en avait d’autres en réserve dans le magasin de l’Histoire et plus en rapport avec les valeurs de la République.
La plus adaptée était évidemment le 22 septembre 1792, date de la création de la première République. Mais les uns trouvaient que c’était trop proche des malheureux évènements sanglants du début du mois et les autres trouvaient qu’une grande cérémonie en septembre aurait été dommageable dans une France rurale à 80%, très occupée aux champs à cette période.
D’autres dates ont été envisagées comme le 4 août 1789 (abolition des privilèges), le 10 août 1792 (prise des Tuileries et transfert du Roi à l’Hôtel de Ville) ou le 26 août 1789 (déclaration des Droits de l’homme et du citoyen)… Cependant, dans la Chambre des Députés de 1880, encore bien cléricale, il n’était pas question de choisir le mois d’août pour ne pas faire trop d’ombre au 15 août qui regroupait à la fois la Fête Napoléon et le nouveau culte de l’immaculée conception.
Alors quel nouveau rituel a voulu initier notre maire ? Et si c’était pour demander l’instauration d’une VIème République ? On peut rêver.