Ne chinoisons pas, ce proverbe souligne les vertus du jardinage.
Pour atteindre ce nirvana encore faut-il disposer d’un lopin de terre.
A la fin du XIXe siècle, Lemire et Volpette, deux religieux soucieux du bien-être de leurs contemporains, créèrent les jardins ouvriers.
Les objectifs étaient multiples et nombre d’entre eux sont toujours d’actualité : favoriser l’auto-approvisionnement, lutter contre l’inactivité et l’alcoolisme… Cette idée a fait son chemin, les ceintures des villes ont accueilli des centaines de milliers jardins avant de disparaître depuis les années soixante sous le béton.
C’est ainsi qu’à Beaucaire, à proximité de la piscine, au pied du talus SNCF, au bord du Rhône, des dizaines de jardins assuraient l’approvisionnement en légumes de nombreuses familles d’ouvriers. La plupart ont disparu depuis sous le goudron et le béton, quelques-uns subsistant encore à ce jour.
En février 2002, le sénateur Cointat, devant la haute assemblée, listait les mérites de ces jardins et notamment :
- le rôle important de loisirs et de vie familiale,
- un lieu de vie locale,
- un terrain de prédilection à l’initiation à la nature et à la protection de l’environnement,
- le développement de la vie sociale et associative,
- la gestion de l’espace périurbain, la mise en valeur des paysages,
- un support de solidarité, la résistance à la précarisation, l’auto-approvisionnement,
- un moyen de lutte contre l’inactivité forcée (chômage, retraite).
Nous ajoutons la possibilité pour des ménages à revenu modeste d’accéder à la consommation de fruits et légumes de qualité, de se prendre en main face aux difficultés économiques, de prendre conscience que, face à la société de surconsommation, il y a des alternatives valorisantes…
Actuellement 100 000 jardins familiaux et ouvriers sont recensés en France, Nîmes en compte près d’un millier, à Vauvert, Saint-Gilles, ils sont encore bien implantés, Montpellier, Nantes, Lyon en ont créé récemment, la demande est forte, ayant senti le filon, des particuliers équipent des parcelles et les louent.
C’est ainsi que la Commission d’urbanisme a examiné une demande de création de 160 jardins. Le projet, porté par un particulier, devait voir le jour en bord du Rhône. La règlementation en vigueur en zone inondable ne permettant pas ce type d’installation à cet endroit, la demande a été rejetée.
Nous demandons à la municipalité d’étudier un projet de jardins familiaux, étant persuadés qu’il y a une demande notamment de la part d’ouvriers agricoles nombreux sur la commune et qui disposent d’un réel savoir-faire dans ce domaine.