Alors que l’été envahit nos esprits avec son cortège d’insouciance, d’oisiveté, de convivialité, il semble utile de nous arrêter quelques instants sur la saison écoulée afin de tenter de décrypter les évènements survenus durant cette période et d’en tirer des leçons utiles à l’avenir de l’humanité.
Le printemps 2011, c’est d’abord le printemps arabe. Ces Arabes, considérés par le Front National comme des islamistes rétrogrades, se sont insurgés, contre toute attente, contre le totalitarisme et la corruption, au nom de la démocratie et des droits de l’homme. Le printemps 2011, c’est aussi celui de la jeunesse «indignée» européenne, celle de Grèce et d’Espagne principalement, condamnée au chômage et à la précarité par la finance internationale et les politiques néolibérales. Cette jeunesse, ignorée par nos dirigeants, car considérée comme politiquement «inculte», a revendiqué le droit à un avenir décent. Ce printemps est aussi celui de la mise en échec des systèmes de gouvernance «descendants» où quelques dirigeants «soi-disant éclairés» prennent leurs décisions en petit comité et les font ensuite assumer par toute la population.
La production d’énergie nucléaire, organisation opaque s’il en est, a été mise en place dans les années 70 par une poignée d’ingénieurs, malgré les risques qu’elle faisait peser sur les générations futures. Et bien c’est la nature elle-même qui l’a mise en échec, à Fukushima, au Japon, rappelant ainsi aux techniciens que, quoiqu’on en dise, le risque «zéro» n’existe pas. L’exploration et l’exploitation des gaz de schiste ont été autorisées par M. BORLOO, l’homme du Grenelle de l’environnement, sous la pression du lobby pétrolier, et ce malgré les risques considérables de contamination de la ressource en eau dans des régions pourtant régulièrement confrontées à la sécheresse. Là c’est la mobilisation locale qui a permis, au moins pour le moment, d’enrayer une décision ministérielle inique.
Tout cela pour dire que la politique est un sujet trop important pour qu’il soit laissé aux seuls politiciens. La politique, ça nous regarde, ça vous regarde, car c’est eux qui en vivent mais c’est nous qui la subissons. Ainsi à Beaucaire, combien sont ceux qui décident de laisser VEOLIA faire des profits odieux avec le service public d’eau potable et d’assainissement, ceux qui décident des principes de rénovation de la rue Nationale sans jamais y mettre les pieds, ceux qui suppriment des jardins d’enfants pour en faire des terrasses de café : ils sont 3. Et pourtant, combien sont ceux qui paient leur facture d’eau en augmentation constante, ceux qui déplorent le naufrage de la rue Nationale, ceux qui emmènent leurs enfants jouer au jardin d’enfant de Tarascon : ils sont des milliers ! Alors localement, nationalement, internationalement, nous détenons le pouvoir car nous sommes les plus nombreux.
La politique, c’est l’affaire des citoyens !