Mon arrière-grand-oncle, ayant fui la misère, exilé au Canada, revint en France en 1914 pour mourir sur le front.
S’il n’était pas revenu, il aurait été considéré comme déserteur. Il n’aurait alors plus pu revenir sur le sol natal sauf à risquer au mieux la prison, au pire le peloton d’exécution.
Aujourd’hui, alors que la patrie semble en danger face à la crise financière, une nouvelle catégorie de déserteurs a fait son apparition : ceux qui, à l’instar du MEDEF, menacent de quitter le territoire et de s’installer dans les pays voisins si l’Etat venait à les taxer plus lourdement.
Certains artistes, sportifs ou grands patrons l’ont fait depuis longtemps pour échapper au fisc. Non seulement ils peuvent revenir sur le territoire national mais en plus ils sont parfois décorés de la légion d’honneur, voire promus par le chef de l’Etat au rang d’ambassadeur de la France lors de grandes manifestations internationales comme la Foire universelle de Shanghai. Serait-on déserteur uniquement si l’on est pauvre ?
La menace d’interdiction du territoire national, de déchéance de la nationalité française et de saisie des avoirs en France suffiraient à en dissuader plus d’un de déserter.