Devoir sur table
Les décisions de gestions présentées lors du Conseil Municipal du 10 novembre ont été l’occasion de glaner quelques chiffres toujours croustillants concernant la tauromachie espagnole. Ainsi le contrat des matadors varie de 9000 à 46000€ tandis qu’un toro Victorino Martin coûte 10000€. Rémy Vidal, collaborateur de Cabinet de Monsieur Bourbousson et néanmoins fils de Madame Vidal 1ère adjointe, nous a par ailleurs appris le lendemain dans la presse que les corridas espagnoles accusaient cette année un déficit de 100 000€. Vous souvenez vous de l’action ambitieuse visant à une modification durable des comportements alimentaires des enfants votée lors du Conseil Municipal d’octobre dernier. Le projet consiste à donner une fois par semaine une portion de fruit aux élèves des écoles publiques maternelles et primaires. Il en coûtera 6700 € par an à la municipalité.
Question : la portion distribuée aux enfants est un demi fruit, les enfants travaillent 4 jours par semaine. Pendant combien d’années pourrait on distribuer un fruit entier par enfant tous les jours d’école si la municipalité y consacrait un budget équivalent au déficit 2009 de la tauromachie espagnole ?
Réponse : 100 000 / (8 × 6700) = 3 ans 8 mois et 22 jours
Consultons, consultons …
L’une des délibérations du dernier conseil municipal concernait le changement de composition de la commission consultative des services publics locaux, CCSPL en abrégé. Mais qu’est ce qu’une CCSPL et à quoi ça sert ?
La loi du 27 février 2002 (dite « Démocratie de proximité ») et la circulaire du 27 mars 2002 obligent les communes de plus de 10 000 habitants à créer cette instance. Le rôle de ces commissions composées d’élus, de citoyens engagés dans la vie associative locale, est de permettre aux usagers d’obtenir des informations sur le fonctionnement effectif des services publics, d’être consultés sur certaines mesures relatives à leur organisation, d’émettre toute proposition utile en vue des adaptations qui pourraient apparaître nécessaires. Présidée par le maire, elle doit se réunir au moins une fois par an et chaque fois que la collectivité engage une procédure de délégation de service public.
Voilà pour la théorie mais dans les faits, il y a beaucoup à redire. Peu de communes mettent en pratique les préceptes de la loi et se contentent souvent d’un respect de la loi à minima. Beaucaire ne fait malheureusement pas exception à la règle. En effet la CCSPL réunie au moment du renouvellement du contrat de distribution d’eau n’a émis (à notre connaissance) aucune réserve sur le comportement de Véolia. Vous connaissez la position de RPB qui dénonce régulièrement la gestion scandaleuse de cette entreprise. Depuis l’élection de Jacques Bourbousson, la commission n’a jamais été réunie alors que la délégation de service public liant la commune et Les Vignerons des Tourelles pour l’exploitation du site de Saint Roman a été reconduite en juin.
Alors, Clémenceau avait-il raison lorsqu’il déclarait que pour enterrer un problème, il fallait créer une commission ? On n’est pas loin de le penser si on dresse le bilan de l’action de la CCSVL depuis maintenant cinq ans.
Privé ou privé ?
Les élus de l’opposition de gauche se sont abstenus lors du vote de la délibération fixant le montant de la participation de la commune aux frais de scolarité d’enfants « accueillis » par des établissements privés. Cette prise en charge fixée par la loi et imposée aux communes par l’Etat apparaît totalement injuste au regard de la situation critique de certaines écoles publiques de Beaucaire. En pleine révision générale des politiques publiques pour laquelle l’Education Nationale paît un lourd tribut (80 000 postes supprimés en 5 ans), RPB voulait signifier son désaccord total avec la politique éducative menée par le gouvernement qui ne vise qu’à favoriser l’enseignement privé tout en cassant l’école de la République .
Nos enfants les accuseront
Nous avons invités tous les élus du Conseil Municipal à participer en mai à la conférence-débat autour du film « Nos enfants nous accuseront » qui retrace la démarche entreprise par le Maire de Barjac pour passer sa cuisine centrale en bio. Malheureusement seuls les élus de gauche étaient présents. La Mairie en la personne de Madame Vidal s’est déclarée malgré tout sensible à ce problème et a même pris l’engagement lors d’un récent conseil d’école de proposer un repas bio par semaine. Nous avons appris lors du Conseil Municipal du 10 novembre d’une part que finalement les repas bio ne seront proposés qu’une fois par mois. D’autre part que le marché public de fourniture des denrées alimentaires avait été attribué à une entreprise basée à Marseilles et qui ne disposait pas de la certification bio. Quand on sait que l’associations gardoises Un-plus-bio assure la sensibilisation des élus, du personnel des cantines et des cuisines centrales sur la restauration collective bio. Quand on sait que l’association CIVAM-bio du Gard favorise le développement de fournisseurs bio gardois pour la restauration collective. Quand on sait que sur Beaucaire même existe une boucherie bio à même de fournir des restaurants collectifs. On peut se dire que la volonté politique n’y est pas. Nous tenons donc le DVD de « Nos enfants nous accuseront » à la disposition des élus de la majorité afin de les convaincre de la nécessité absolue d’avancer dans cette démarche et d’en finir avec le saupoudrage et les effets d’annonce.
Infos
Pour en savoir plus sur la restauration collective et les produits bios : http://www.unplusbio.org/manger-bio/